Les campagnes de sensibilisation impulsées par les
nombreuses associations de défense des animaux (qu’ils soient sauvages, d’élevage,
de compagnie, de recherche, de divertissement ou de travail) ont fait prendre
conscience à de larges secteurs de l’opinion publique [1]
qu’il n’est plus acceptable, dans une société civilisée, de tolérer l’exploitation
« esclavagiste » forcenée des animaux de ferme, les violences
cruelles infligées au nom des « traditions culturelles », les
abandons et maltraitances des animaux de compagnie, les traitements dégradants
ou sadiques des bêtes de somme, les massacres de masse consécutifs aux
épizooties (bovins, porcs, volailles), les campagnes d’éradication dont sont
victimes de nombreuses espèces abusivement qualifiées de
« nuisibles », le braconnage et le trafic criminels des espèces
protégées, menacées ou en voie de disparition, la vivisection sauvage, les
expérimentations animales à l’échelle industrielle [2],
l’élevage concentrationnaire et polluant, l’abattage barbare des animaux de
boucherie, la chasse à courre, les safaris-chasses en Afrique [3],
les chasses en battues organisées par des viandards professionnels [4]
et autres amusements de tueurs itinérants, le spectacle sanguinaire des
corridas [5]
et des combats d’animaux. Toutes ces pratiques sont à présent régulièrement
contestées par les diverses sensibilités de la « cause
animale » [6].
La défense des animaux, la condamnation de la souffrance animale, la légitimation d’une nouvelle alliance avec le
monde animal sont ainsi devenues des questions éthiques et sociétales
prioritaires dont les répercussions juridiques et pénales ne sont pas négligeables. La
question du statut moral et juridique des animaux et le respect de leurs
« droits » – notamment depuis la « Déclaration Universelle
des Droits de l’Animal » (1978, UNESCO) – ont également fait l’objet
de nombreux débats qui opposent divers courants idéologiques, acteurs sociaux, groupes
de pression et « minorités actives » [7] :
les tenants humanistes du « principe de responsabilité » à l’égard
des animaux envers lesquels les humains auraient des « devoirs », les
multiples associations de la « cause animale », les militants de la
« protection animale », les végétariens, les amis de la nature, les
activistes de la « libération animale », les chercheurs, les
vétérinaires, les éthologues et les juristes [8],
mais aussi les adversaires de « l’animalisme ». Se dessinent en gros
deux grandes tendances dont les présupposés philosophiques, politiques et
juridiques et les moyens d’action divergent sensiblement. « Les abolitionnistes veulent en général
mettre fin à toute utilisation des animaux. Certains sont radicaux et refusent
toute welfarisme qui ne tend selon eux qu’à perpétuer un système qu’ils
rejettent tandis que d’autres y voient une étape, même si elle est insuffisante.
Les réformistes sont plus modérés et
n’appellent pas à l’abolition de toute exploitation animale, seulement de
certaines formes d’entre elles, estimant qu’il faut les examiner au cas par cas
[…]. Les tenants du welfarisme défendent l’idée qu’il ne faut pas faire
souffrir inutilement les animaux, Ils prônent des mesures limitées pour
améliorer leur bien-être sans remettre en cause les fondements de
l’exploitation animale » [9].
La cause animale est aujourd’hui l’objet de
nombreuses attaques de la part des lobbies de chasseurs, d’éleveurs et
d’industriels de la viande, mais aussi de la part d’idéologues qui prétendent
évidemment ne pas être dans l’idéologie, mais dans la science, la raison ou
l’humanisme. Les philippiques de ces adversaires sont souvent franchement caricaturales.
Ainsi l’ethnologue Jean-Pierre Digard dénonce « la zoophilie
ambiante », « l’absurdité des droits de l’animal »,
« l’antihumanisme » de « l’animalitarisme », les
« dérives de la passion animalitaire », sans oublier de mentionner la
zoophilie de Hitler et « la législation du III ° Reich, qui fut plus
favorable qu’aucune autre aux animaux […]. La figure de Hitler zoophile offre
une illustration du processus rédempteur : cet exterminateur des peuples
s’affichait avec ses chiens familiers comme les mangeurs de viande avec leurs
animaux de compagnie ou comme tout bon raciste avec son “ami” juif, arabe ou
noir…» [10]. Cette manière de
disqualifier un mouvement social par une série d’amalgames discursifs est une
vieille tactique rhétorique utilisée par tous les appareils de pouvoir,
notamment chez les staliniens. On la retrouve chez bien d’autres auteurs
hostiles aux animaux. Par exemple chez Paul Yonnet : « Sous le pan
universalisme abstrait de la zoophilie contemporaine avancent des pratiques
dites de “protection animale” totalement sectaires à l’égard de la variété
culturelle des sociétés humaines ». Paul Yonnet, au nom des
« pratiques traditionnelles indigènes », en vient donc à regretter
les « pratiques traditionnelles d’abattage à la ferme » : mort
du cochon lors de la fête de l’ours dans Pyrénées, saignée lente de la poule,
etc., mais aussi la disparition des derniers combats de coqs du nord de la France
et bien sûr l’interdiction prévisible de la tauromachie « déjà confinée
par décision légale de l’État français à quelques enceintes » [11].
Dans la même veine, le philosophe libéral Luc Ferry, ministre de l’éducation
sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, n’hésite pas, au nom de la
« sagesse » humaniste dont il prétend se réclamer, à déconstruire la
cause animale avec des « arguments » que n’aurait pas reniés le plus
retors des sophistes, par exemple sur la « différence qualitative entre
l’homme et l’animal » : « On a déjà vu des hommes se sacrifier
pour protéger des baleines, avouons que la réciproque est plus
rare » ! Ne manquent pas non plus le classique rappel de « l’amour
de la nature » qui dissimulerait « la haine des hommes » et le
chiffon rouge du fascisme : « Nul hasard, en ce sens, si c’est au
régime nazi et à la volonté personnelle d’Hitler que nous devons aujourd’hui
encore les deux législations les plus élaborées que l’humanité ait connues en
matière de protection de la nature et des animaux » [12]…
Un des enjeux majeurs de la
question animale concerne la mise à mort des animaux, le « droit » de les tuer, surtout pour le
« fun » ou le « divertissement », de les mutiler, de les
asservir dans des pratiques humiliantes ou barbares, de les détruire en masse,
en somme la question de leur droit à l’existence. La production, la
distribution et la consommation de la viande est aussi – presque comme une
conséquence – une des thématiques qui provoque d’innombrables polémiques,
politiques, économiques, religieuses et philosophiques. Les pratiques souvent
frauduleuses de la filière viande, les conditions de transport des bêtes, les
méthodes d’abattages – qu’elles soient « conventionnelles » dans
les abattoirs commerciaux « officiels » [13]
ou rituelles (Halal, Cascher) [14] –
suscitent de plus en plus d’indignations et de protestations.
Il nous a semblé important de
documenter toutes ces thématiques qui permettent d’approfondir concrètement la
question des rapports effectifs
qu’entretient la société contemporaine avec les animaux. En publiant des extraits
significatifs des programmes et déclarations d’intentions de quelques associations de défense des animaux nous avons
surtout cherché à montrer que la cause animale est d’abord un ensemble de luttes
sur le terrain des conditions de vie réelles imposées aux animaux, un mouvement
qui ne se contente pas d’interpréter le monde animal, mais qui cherche avant
tout à le défendre, le préserver, le protéger, le sécuriser. Il existe de très nombreuses
associations – au niveau régional, national et international qui se sont
spécialisées dans la défense d’un type particulier d’animal, ou qui sont plus généralistes.
Leurs fondements philosophiques, leurs objectifs et leurs moyens d’action sont très
divers, même si beaucoup se rejoignent sur un « socle commun » de
préoccupations et de revendications. Parmi toutes ces associations certaines
bénéficient d’une grande couverture médiatique, sont connues du grand public et
reconnues d’utilité publique, comme 30
millions d’amis, la Société
Protectrice des Animaux (SPA) ou la Protection
mondiale des animaux de ferme (PMAF). Si toutes les associations sont
évidemment respectables et contribuent à faire avancer la cause animale, nous
avons cependant choisi de privilégier la diversité – et parfois l’hétérogénéité –
de la protection animale ainsi que ses nombreuses implications politiques,
sociétales, économiques.
Prétentaine
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Animal cobaye. Animal produit. Animal objet.
Animal esclave
Demandes des
organisations de protection animale à l’occasion des Présidentielle 2012
L’homme utilise les
animaux pour lui tenir compagnie, pour la recherche médicale, pour se nourrir,
s’habiller ou se divertir. Il devrait, en retour, avoir un devoir moral vis-à-vis
d’eux. Or, il est régulièrement objecté qu’il y a d’autres priorités comme le
sort de millions de Français dans une extrême précarité. Chacun sait pourtant
que la prise en compte de la souffrance des bêtes n’a jamais empêché quiconque
d’agir contre la misère humaine, et réciproquement. L’exemple de la Grèce, qui
traverse une crise sociale et économique sans précédent, en est une
illustration saisissante puisque ce pays vient d’interdire les numéros d’animaux
dans les cirques. L’amélioration de la condition animale passe nécessairement
par une volonté politique de lutte contre la maltraitance et les actes de
cruauté car il n’est plus admissible de laisser souffrir des êtres sensibles ou
de leur infliger des sévices.
· Animaux de
compagnie et refuges (Confédération Nationale des SPA de France,
Anne-Marie Hasson)
· Éducation à la
condition animale dans les programmes scolaires (Fondation assistance
aux animaux, Arlette Alessandri)
· Expérimentation
animale et chasse (Fondation Brigitte Bardot, Christophe Marie)
· Animaux sauvages
et trafic (Société Protectrice des Animaux (SPA), Valérie Fernandez)
· Corrida et
protection de l’enfance (Alliance anti corrida, Claire Starozinski)
· Élevage des
animaux de ferme et la pêche (L214, Brigitte Gothière)
· Transport et
abattage des animaux de ferme (Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs,
Frédéric Freund).
Les organisations
signataires vous remercient de leur faire parvenir vos réponses et commentaires
éventuels avant le 20 mars, afin qu’ils puissent être communiqués au public.
Conseil national de la
protection animale (CNPA) 10, place Léon Blum – 75011 Paris.
Animaux de
compagnie et refuges
Depuis bientôt deux
cents ans, les 400 refuges implantés sur l’Hexagone et qui hébergent des
animaux de compagnie abandonnés souffrent de manière chronique de la
surpopulation, de l’absence de financement public, de partenariat et de soutien
effectif de la part des pouvoirs publics. En dépit du parfait maillage
territorial qu’ils ont su mettre en place pour rendre le meilleur service, pour
l’essentiel gratuit, aux populations, ils ne reçoivent pas l’aide qu’ils
seraient en droit d’attendre dans le cadre de leurs nombreuses actions. Ils
voient, en revanche, affluer la misère animale au quotidien et sont les témoins
du chemin qu’il reste encore à parcourir en matière de protection animale.
Vous engagerez-vous à :
- Faire appliquer les lois
existantes en matière de protection animale, avec la rigueur qui convient ?
- Entrer en collaboration
active avec les organisations nationales de protection animale, en vue de créer,
avec elles, une structure dédiée à la réflexion et à l’action en faveur de la protection
de tous les animaux et dotée de prérogatives décisionnelles les plus larges ?
- Promouvoir une politique
urbaine prenant en compte la présence de l’animal dans tous ses aspects ?
- Affirmer et développer
le rôle sociétal de l’animal ?
- Mettre en place les conditions
réglementaires indispensables à la réduction du délai de garde pour les animaux
capturés, séquestrés ou retirés, ainsi que pour ceux dont les propriétaires sont
défaillants ?
Éducation à la
condition animale dans les programmes scolaires
Les enquêtes d’opinion
européennes et nationales montrent que nos concitoyens sont parmi les plus
favorables au respect du bien-être animal comme à la préservation de la
biodiversité. Dans l’immédiat, certaines mesures pourraient contribuer à une
véritable amélioration de la condition animale. L’enseignement, primaire et
secondaire, dispense un enseignement sommaire sur la nature et les animaux,
mais les enfants ne reçoivent aucune éducation civique sur les obligations des
citoyens à l’égard des animaux. Dans l’enseignement supérieur, universités ou
grandes écoles, en dehors des filières directement liées aux sciences de la vie
et de l’environnement, les étudiants ne bénéficient d’aucune formation aux
aspects juridiques, philosophiques, scientifiques, éthiques et
socio-économiques liés aux diverses utilisations de l’animal par l’homme. Cette
carence peut conduire les futurs cadres politiques, administratifs et
judiciaires à prendre des décisions inadaptées. L’avenir du pays appartenant
par définition à sa jeunesse, des programmes d’enseignement pluridisciplinaire
au respect de la nature et à la connaissance des animaux doivent être instaurés
et adaptés à tous les niveaux, du primaire jusqu’au supérieur, et même dans les
établissements qui forment à la haute fonction publique et à la magistrature.
Vous engagerez-vous à instaurer
une éducation au respect des animaux et de la nature dès l’école primaire, et à
la compléter dans l’enseignement supérieur par une formation sur la vie des animaux,
leur environnement et les relations que l’espèce humaine entretient avec eux ?
L’expérimentation
animale
Dans le droit français
et européen, les expériences menées sur des animaux ne sont licites que si
« elles revêtent un caractère de nécessité et que ne puissent utilement y
être substituées d’autres méthodes expérimentales » (art. R. 214-87 du
code rural). Pourtant, malgré le développement de méthodes substitutives, les
tests se multiplient, particulièrement en France où plus de 2 millions d’animaux
sont utilisés chaque année (plus de 12 millions au sein de l’Union européenne).
Le programme européen REACH sur les produits chimiques entraînera une hausse du
nombre d’expérimentations menées sur les animaux estimée à 8 % pendant 17 ans,
soit 16 millions d’animaux sacrifiés pour tester 30 000 substances mises
sur le marché avant 1981 (90 % de ces animaux seront utilisés pour étudier des
effets secondaires sur la reproduction). La seule avancée significative
concerne l’interdiction des tests sur animaux pour les cosmétiques (secteur qui
utilise de nombreux produits chimiques). L’obligation de respecter un
calendrier, fixé par la directive 2003/15/CE, a poussé les industriels à
recourir à des tests alternatifs, démontrant, au passage, leur capacité à
trouver d’autres procédés de recherche dès lors qu’ils y sont contraints. En
France, chaque année, 70 000 animaux sont sacrifiés pour l’enseignement et la
formation. Un chiffre en forte hausse, puisque, sur 5 ans, on note une
augmentation de 108, 76 % (comparaison statistiques 1999-2004). De nombreux
élèves et étudiants condamnent aujourd’hui ces expérimentations, jugées aussi inacceptables
qu’inutiles pour la poursuite de leur cursus scolaire ou dans leur vie
professionnelle. Les étudiants de plusieurs filières scientifiques sont
contraints de sacrifier des animaux alors qu’ils n’auront jamais à les
manipuler ou à intervenir sur eux durant leur carrière. C’est particulièrement
vrai pour les futurs infirmiers, dentistes, médecins, mais aussi les chercheurs
qui sont nombreux désormais à refuser le modèle animal dans un double souci d’éthique
et de pertinence scientifique. L’enseignement doit intégrer les orientations
prises pour une recherche plus fiable, basée sur des méthodes substitutives
dont les résultats sont directement transposables à l’homme et qui rendent, d’ores
et déjà, le recours à l’animal inutile et obsolète. D’où la nécessité de
reconnaître un « droit d’objection de conscience à l’expérimentation »,
en vigueur aux Pays-Bas et en Italie, pour éviter de pénaliser les étudiants
qui souhaitent travailler sur des méthodes scientifiques en phase avec l’évolution
observée dans les laboratoires de recherche.
Parce que l’expérimentation
animale provoque la souffrance et la mort de millions d’animaux et que les résultats
obtenus ne sont pas toujours transposables à l’homme.
Vous engagerez-vous à :
- Financer un institut français
de recherche, de développement et de validation des méthodes substitutives à l’expérimentation
animale ?
- Développer l’enseignement
généralisé de ces méthodes ?
- Reconnaître un droit d’objection
de conscience à l’expérimentation animale ?
La chasse
À l’heure où les
Français développent leurs loisirs et recherchent des espaces naturels, il nous
paraît important d’arriver à un compromis entre les différents utilisateurs de
la nature. Rappelons que si le nombre de chasseurs ne cesse de diminuer, ils
bafouent ouvertement la réglementation et s’octroient (en toute illégalité) la
période de chasse la plus longue d’Europe, le tout au détriment des promeneurs
mis en danger par leurs tirs imprudents. La chasse à courre est le plus
archaïque et l’un des plus cruels de nos modes de chasse, puisque l’animal est
poursuivi jusqu’à épuisement avant d’être noyé ou déchiqueté par la meute. 10
000 personnes la pratiquent et 60 000 y assistent, ce qui intéresse donc 0, 1%
de la population alors que 73 % des Français y sont opposés. La vènerie a été
abolie dans presque tous les pays européens. Les veneurs, interdits de chasse
chez eux, se réfugient donc en France, où le nombre des équipages augmente sans
aucune proportion avec les espaces naturels qui, eux, se réduisent. À la chasse
à courre, aberration éthique et écologique, il faut ajouter la vènerie sous
terre, et principalement le déterrage des blaireaux organisé en honteux
« championnats ». Plusieurs propositions de loi visant à abolir la
vènerie ont été déposées mais aucune n’a été débattue.
Droit de non chasse : condamnée en 1999 par
la Cour européenne des droits de l’Homme, la France a enfin reconnu le droit de
non chasse en juillet 2000. Cet acquis est régulièrement remis en cause par les
chasseurs. Une proposition de loi en leur faveur a été adoptée en février
dernier par le sénat. Le texte prévoit que les particuliers qui ne désirent pas
voir chasser sur leurs terres pourront se voir imposer par le préfet, sur
proposition de la Fédération de chasseurs, de tuer ou de faire tuer un certain
nombre d’animaux sur leur propriété. En cas de refus, ils verraient leur
responsabilité financière engagée au motif de dégâts générés par ces animaux. Par
cet artifice, le droit de non chasse est purement et simplement remis en
cause !
Pour que la nature ne soit
plus prise en otage par les chasseurs – qui ne représentent qu’une minorité :
Vous engagerez-vous à :
- Interdire les chasses « traditionnelles »
et cruelles (vènerie, etc.) ?
- Interdire toute forme de
piégeage ?
- Interdire les lâchers de
gibier ?
- Interdire la chasse le
dimanche, jour au cours duquel sont recensés le plus d’accidents ?
- Mettre en place un permis
de chasse à points et un contrôle alcootest des chasseurs ?
Animaux sauvages
et trafic
Les animaux sauvages
La détention d’animaux
sauvages par des particuliers ou des cirques est très préoccupante du point de
vue des conditions de garde et de soins des animaux, du trafic des espèces
protégées qu’elle engendre, mais aussi de la sécurité publique liée à ces
animaux susceptibles d’échapper au contrôle de leur propriétaire. Enfermés dans
des « camions-cages », les animaux ne peuvent assouvir leurs
comportements essentiels (recherche de nourriture, défense contre les
prédateurs, reproduction…). Ils sont contraints, par la force du dressage, d’exécuter
des exercices contre-nature alors que l’article L.214-1 du code rural
précise : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par
son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs
biologiques de son espèce ». De nombreux procès-verbaux sont dressés
chaque année, mais les animaux sont souvent laissés à leurs propriétaires faute
de structure adéquate, de sorte que les services vétérinaires font de plus en
plus appel aux organisations de défense animale. La création de refuges
spécifiques permettrait de recueillir les bêtes provenant d’établissements en
perdition ou de saisies en douane, et peut-être, à terme, la réintroduction
dans leur milieu naturel.
Vous engagerez-vous à :
- Interdire la détention
d’animaux sauvages par des particuliers et la reproduction des animaux de cirque ?
- Renforcer les contrôles
des douanes et des services vétérinaires et soutenir la création de refuges spécifiques
aux animaux sauvages ?
Maltraitance et trafic
La maltraitance est en
augmentation constante et les organisations de protection animale régulièrement
sollicitées pour prendre en charge des animaux en souffrance chez des
particuliers, souvent dans des situations de détresse extrême. Malgré les démarches
entreprises, il est laborieux, voire impossible de faire appliquer les lois
pour des sévices allant de la négligence à l’acte de cruauté. Et, si la
souffrance de l’animal est avérée, les sanctions ne sont pas assez dissuasives
pour éviter la récidive. La Cellule anti trafic, créée en 1993, lutte contre
les vols et le commerce illégal des animaux. Mais les importations illégales,
souvent réalisées sous le couvert d’élevages français, sont insuffisamment
réprimées par les Directions départementales de protection des populations
(DDPP) malgré les signalements réitérés. Les petites annonces de vente sur
Internet ou dans les médias constituent le principal vecteur des trafiquants
qui se font passer pour des particuliers. Or, l’absence des mentions légales
obligatoires n’est que très rarement sanctionnée.
Vous engagerez-vous à :
- Faire en sorte que les
pouvoirs publics, notamment les DDPP, jouent pleinement leur rôle ?
- Interdire les ventes par
petites annonces qui permettent au trafic d’animaux de se développer ?
Corrida et
protection de l’enfance
En France, un collectif
de médecins coordonné par le psychiatre J. P. Richier et le psychologue J.
Lequesne estime légitime de « redouter chez le jeune spectateur de
corridas des effets traumatiques, une accoutumance à la violence et une
fragilisation du sens moral »
(pas-de-corridas-pour-les-enfants.over-blog.fr). De son côté, Hubert Montagner,
ex directeur de recherche à l’INSERM, souhaite voir « interdire l’accès aux
corridas aux moins de 16 ans » estimant que « les blessures portées
au taureau avec les banderilles puis l’épée, le sang qui coule, les conduites
désespérées du taureau pour échapper aux souffrances menant à la mort de l’animal
perturbent de très nombreux enfants » (lequotidiendumedecin.fr, 11 janvier
2012). En Espagne, une étude consistant à faire visionner des corridas à 240
filles et garçons de huit à douze ans a démontré que la vue d’un tel spectacle a
tendance à « augmenter significativement le niveau d’agressivité et d’anxiété »
de ceux qui regardent (José Luis Graña, Université de Madrid, Département de
psychologie clinique, 2004). En Catalogne, le Parlement a interdit l’accès des
arènes aux moins de 14 ans en 2003 et la corrida y est abolie depuis le mois de
janvier. Au Pérou, un projet de loi visant à interdire l’accès aux corridas aux
moins de 18 ans a été approuvé à l’unanimité le 12 janvier dernier par la
commission de la Culture et du Patrimoine. De plus en plus de voix s’élèvent
contre les sévices infligés pendant quinze minutes à un millier de taureaux
chaque année dans une arène pour le divertissement d’un petit nombre. Et les
sondages sont unanimes : une large majorité de citoyens réprouve la
corrida avec pique, banderilles et mise à mort. Que ce soit dans les régions du
Nord ou du Sud, 66 % des Français en demandent l’interdiction.
Vous engagerez-vous à :
- Limiter l’accès des arènes
aux spectateurs âgés de moins de seize ans ?
- Faire inscrire à l’ordre
du jour du Parlement un texte analogue à la proposition de loi n° 2735 pour
que s’instaure enfin un véritable débat démocratique sur la tauromachie au sein
des deux assemblées ?
L’élevage
des animaux de ferme et la pêche
Les animaux de ferme
En France, l’immense
majorité des élevages produisent de manière intensive en bâtiments clos : 82 %
des 700 millions de poulets de chair sont élevés sans accès à l’extérieur ;
78 % des 45 millions de poules pondeuses sont élevées en batterie de
cages ; 99 % des 40 millions de lapins issus des élevages professionnels sont
élevés en batterie de cages ; 90 % des 25 millions de cochons sont élevés
en bâtiments sur des caillebotis. Sur chaque site de production, les animaux se
comptent par milliers ou par dizaines de milliers. Comment espérer porter
attention et soins à autant de bêtes entassées ? Les pratiques
standardisées leur portent un lourd préjudice : liberté de mouvement
entravée (cages, stalles, fortes densités), privation de comportements
naturels, séparation mère-petit, mutilations sans anesthésie (castration à vif,
coupe des becs, des queues, meulage des dents, écornages...), suralimentation
(gavage).
Les poissons
En se développant de
façon intensive, la pêche et l’aquaculture déciment les habitants des océans.
La plupart des méthodes de capture leur imposent une lente agonie. L’aquaculture
accroît la pression sur la faune aquatique sauvage puisqu’il faut entre 2, 5 et
5 kg de poisson pour produire 1 kg de poisson carnivore en élevage. Ces
conditions de vie et de mort sont la conséquence directe d’une hyper consommation
de produits d’origine animale.
Vous engagerez-vous à :
- Sortir les élevages du
modèle intensif en mettant fin aux aides publiques dont ils bénéficient et en gelant
les nouvelles installations qui ne permettent pas un accès extérieur aux animaux ?
- Limiter la pêche industrielle
et l’aquaculture et favoriser la reconversion des travailleurs concernés ?
- Prendre des mesures pour
faire baisser la consommation de produits d’origine animale ?
Transport et
abattage des animaux de ferme
Transport
Le règlement européen
(CE) n° 1/2005 autorise le transport d’animaux vivants sur plusieurs jours
consécutifs. Chaque année, des millions d’animaux sont donc transportés à
travers l’Europe sur de très longues distances entre leur lieu d’élevage et
celui de l’abattage, dans des conditions souvent inacceptables. Ce texte est
controversé car inadapté et son application est insuffisamment contrôlée comme
l’ont récemment reconnu les services de la Commission européenne (rapport EFSA
2011-1966, rapport de la Commission au Parlement européen et au Conseil, 10
novembre 2011). Plus d’un million d’Européens ont signé une pétition pour
limiter à huit heures la durée totale du transport des bêtes d’abattoirs. Une
déclaration écrite (n° 0049/211) a été déposée en ce sens au Parlement
européen, le 30 novembre 2011.
Vous engagerez-vous à soutenir,
dans le cadre de la réglementation européenne, un texte limitant à huit heures la
durée totale du transport des animaux destinés à l’abattoir, avec un renforcement
des contrôles et des sanctions en cas d’infraction ?
Conditions d’abattage
Depuis 1964, l’étourdissement
préalable des animaux est obligatoire en France afin d’éviter la souffrance
lors de l’abattage. Une dérogation permet toutefois d’abattre les animaux en
pleine conscience, sans insensibilisation, dans le cadre strict de l’abattage
rituel. Or, sous le couvert de cette dérogation, de nombreux abattoirs français
ont généralisé cette pratique en dehors de tout cadre religieux, ce qui
constitue un détournement de l’esprit des textes sur la protection animale. En
outre, la réglementation actuelle autorise la commercialisation, sans mention
particulière, de la viande provenant de ce mode d’abattage. Ainsi, le citoyen
non informé peut consommer, à son insu et contrairement à ses convictions, de
la viande d’animaux égorgés sans étourdissement. Les règles relatives à la
protection animale en établissements d’abattage sont régulièrement contournées
ou méconnues car les agents chargés de faire respecter ces réglementations sont
de moins en moins nombreux.
Vous engagerez-vous à :
- Prendre les mesures nécessaires
pour mettre un terme à la dérive de l’abattage sans étourdissement ?
- Soutenir, dans le cadre
des prochaines discussions européennes, la mise en place d’un système d’étiquetage
des viandes informant le consommateur sur le mode d’abattage des animaux, avec ou
sans étourdissement ?
- Renforcer le personnel
d’inspection en abattoirs afin de garantir une application effective des règles
visant à réduire les souffrances animales lors de l’abattage ?
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ASPAS : Association pour la Protection des
Animaux Sauvages
BP 505 -
26401 Crest Cedex
www.aspas-nature.org
Une association libre pour des animaux libres
L’Association pour la Protection des
Animaux Sauvages est une organisation non gouvernementale (ONG) 100 % indépendante qui a fait
le choix de ne percevoir aucune subvention publique pour préserver son
autonomie et sa liberté d’action. C’est uniquement grâce au soutien d’adhérents
et de donateurs qu’elle agit au profit de la nature. L’ASPAS œuvre pour la protection de la faune sauvage, pour
la préservation du patrimoine naturel et pour la défense des droits des usagers de la nature. Elle mène des campagnes d’information
pour mobiliser l’opinion publique et interpeller les élus. Elle réalise des expositions,
des diaporamas et édite des guides et brochures pour sensibiliser le grand public à la
nécessité de protéger les milieux et les espèces. Elle demande l’arrêt de la chasse le dimanche, réhabilite les animaux
dits « nuisibles », protège les oiseaux migrateurs vis-à-vis de
la chasse, etc.
Exemples de campagnes de l’ASPAS :
La connaissance et la protection des loups, la réhabilitation des animaux « nuisibles »,
la préservation des oiseaux migrateurs, la protection des amphibiens, la
promotion du jardinage biologique, l’interdiction des poisons dans la nature. Avec
plus de 2 000 procédures engagées devant les tribunaux depuis 30 ans, l’ASPAS œuvre efficacement pour le respect et l’évolution
du droit de l’environnement.
Grâce à une forte expérience et un savoir-faire juridique l’action de l’ASPAS
porte ses fruits : en 2008 l’association
est reconnue d’utilité publique. Si le loup est aujourd’hui protégé en France, si l’on peut
interdire aux chasseurs d’entrer dans sa propriété, si les coccinelles sont
utilisées par les jardiniers, c’est en grande partie grâce à l’ASPAS.
Des objectifs concrets
pour la nature :
Protéger
la faune, préserver le patrimoine naturel et défendre les droits des non
chasseurs
Réhabiliter
les espèces dites « nuisibles »
Chaque année, en France, des millions d’animaux
sauvages sont tués, tirés, piégés, empoisonnés … Considérés comme
« nuisibles », ils sont inscrits sur une liste noire autorisant leur
destruction systématique. C’est ainsi que renards, fouines, corneilles, pies,
martres, belettes… sont persécutés toute l’année en toute légalité ! La
notion administrative de « nuisibles », qui ne signifie rien pour les
biologistes, autorise une régulation drastique de ces animaux, toute l’année et
sans qu’aucun quota ne soit précisé. Si
les dégâts faits aux cultures et aux récoltes peuvent être invoqués dans
certains cas, les chasseurs sont dans leur grande majorité à l’origine de ce
classement dans chaque département. Ces animaux sont officiellement accusés de
commettre des dégâts sur les activités agricoles, d’élevage ou sur la faune et
la flore sauvages. Mais en réalité on reproche aux « nuisibles » d’exercer
une prédation sur le gibier d’élevage destiné aux chasseurs, animaux inadaptés
à la vie sauvage (faisans, perdrix, lapereaux…).
Le classement « nuisibles » de
certaines espèces animales a de graves conséquences sur les populations de ces
espèces, mais aussi sur leur milieu. D’innombrables données scientifiques ont
clairement établi l’utilité des prédateurs naturels quant à leur environnement
car ils sont des éléments essentiels à l’équilibre d’un milieu, en régulant
notamment les populations de divers rongeurs. Parmi la longue liste des animaux
soi-disant « nuisibles », on retrouve 12 espèces de mammifères dont
la belette, le lapin de garenne, la martre, le putois, le sanglier et le renard,
auxquels il faut ajouter 6 espèces d’oiseaux : corbeau freux, corneille
noire, étourneau sansonnet, geai des chênes, pie bavarde et pigeon ramier.
Comme tant d’autres animaux en France, le blaireau est massacré par les
chasseurs. Avec violence, avec acharnement, contre toute logique scientifique,
mais avec l’appui des autorités. Bien qu’ils soient officiellement interdits,
les collets font toujours l’objet de dérogations. Les horreurs du déterrage,
avec des chiens et des pinces métalliques géantes, n’existent plus qu’en France
dans l’Europe d’aujourd’hui. L’arrêté du 30 décembre 1988 fixe la liste des
animaux « susceptibles d’être classés nuisibles » sur avis du Conseil
National de la Chasse et de la Faune Sauvage, consortium composé par souci
démocratique (!) d’une majorité de chasseurs. C’est en fonction de cette liste
nationale que chaque Préfet choisit, chaque année, les espèces qu’il livrera à
la merci des gourdins et fusils de son département.
Faire
respecter les lois de protection de la nature
Favoriser
la connaissance et la protection du loup
Le loup est une espèce menacée en Europe
(moins de 10 000 individus). Aussi, Canis lupus est-il strictement
protégé par la Directive Habitat et la Convention de Berne.
Signataire de ces protocoles européens, la France s’est donc engagée à assurer
sa protection intégrale. Mais sur le terrain, le braconnage et les tirs
officiels accordés à titre dérogatoire par l’État (tirs de 6 loups autorisés en
2006) mettent les populations en péril. Certains éleveurs n’hésitent pas à
accabler le loup de tous les torts pour demander son élimination. S’il lui
arrive de prélever quelques moutons sur les troupeaux, il est inacceptable de
lui mettre sur le dos l’entière responsabilité des problème de la filière ovine
(baisse des prix de la viande, concurrence étrangère, maladies…), d’autant que
seuls 0,05 % des pertes de bêtes lui sont attribuées et que des mesures de
protection efficaces et subventionnées par l’État sont proposées aux éleveurs. Le
retour du loup implique en effet une modification des pratiques pastorales
actuelles. Les troupeaux doivent désormais être rassemblés la nuit, constamment
gardés par un berger et protégés par un ou plusieurs chiens patous. Si certains
éleveurs acceptent d’adapter leurs méthodes de travail pour mieux cohabiter
avec le loup, d’autres s’y opposent, soutenus par de très puissants syndicats
agricoles qui voient là un moyen de fédérer une profession en proie à des
difficultés d’un autre ordre, et par des politiques qui y trouvent leurs
intérêts. Le loup n’est autre que le bouc émissaire idéal pour détourner l’attention
des véritables problèmes d’une filière ovine en crise.
Obtenir
l’abolition de la chasse aux oiseaux migrateurs
Interdire
la chasse le dimanche pour que chacun puisse se promener en sécurité
Chasser tue aussi des êtres humains. Pour en
finir avec l’hécatombe des accidents de chasse et garantir la sécurité à tous
les usagers de la nature, l’ASPAS, avec un collectif de 100 associations,
demande l’arrêt de la chasse le dimanche. Il n’est plus acceptable, dans notre
démocratie, qu’un loisir dangereux pratiqué par moins de 2 % de la population,
prive des millions de citoyens de vivre dans la nature dans des conditions
élémentaires de sécurité. Le danger maximum étant le dimanche et la chasse
étant autorisée tous les autres jours, il est urgent d’instaurer une trêve de
la chasse le dimanche.
Entre 1997 et 2007, l’Office
Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage a recensé 2127 accidents et 319
morts. En 2000, l’interdiction de la chasse le
mercredi avait été une piètre réponse à la demande de l’arrêt de la chasse le
dimanche. Plus de 34 % des accidents se produisent le dimanche. Beaucoup de
battues se déroulent ce jour là, alors que ce mode de chasse se révèle être le
plus accidentogène. D’autre part, c’est le jour traditionnellement réservé à de
nombreux loisirs de plein air, individuels ou familiaux (marche à pied,
randonnée, VTT…).
ASPAS -
Association pour la Protection des Animaux Sauvages, BP 505 – 26401, Crest
cedex, France - Tél : 04 75 25 10 00 - Fax : 04 75 76 77 58
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One
Voice Département Administratif et Missions, 12 Rue Gustave Eiffel, 44810
Héric.
E-mail :
info@one-voice.fr
L’identité de One Voice
La terre est un « Tout Vivant », unanime. L’appartenance à un
même monde, une communauté d’existence relie les espèces, les habitats, les
individus, les populations humaines et non humaines et leurs cultures. Nous ne pouvons attendre d’avenir
évolutif ni pour l’homme ni pour la planète en dehors de l’association
pacifique des humains entre eux et avec les autres êtres vivants. Le combat
pour changer le regard que portent les humains sur les animaux est la clef de
la paix planétaire. Il participe à réconcilier l’être humain avec la nature.
Une nature vécue alors comme une totalité à laquelle il appartient pleinement.
Cette réconciliation prend aujourd’hui un caractère vital.
One Voice fonde son
combat sur une éthique vivante, animale et planétaire. Elle soutient l’unité
des combats, chère à Théodore Monod, son parrain. Le principe de non-violence appliquée à
l’ensemble du vivant est inscrit dans le socle éthique de One Voice.
La valeur indépendante de chaque être. Chaque vie possède une valeur
intrinsèque indépendante de l’utilité qu’elle peut représenter pour les
intérêts et les jugements des humains. Chaque vie est porteuse d’une volonté de
poursuivre sa propre existence.
Le respect égalitaire. Pour Gary Francione, avocat et professeur de droit, les animaux ne le
disent pas, mais ils veulent vivre. Ils sont conscients de leur propre
existence. Celle-ci doit être protégée dans tous les cas. Selon lui, les
animaux sont très sensibles à ce qui leur arrive, ils sont conscients de leur
individualité et, en vertu de cette sensibilité, ils ont un certain
« intérêt » à continuer à vivre. Nous nous devons de leur garantir le
droit d’être traités comme une fin et non comme un moyen. Les animaux n’existent
pas pour servir les humains. Au même titre que les êtres humains ils possèdent
une valeur intrinsèque. C’est le principe du respect égalitaire.
Les droits
des animaux – vivre, être libre dans un environnement protégé, ne pas subir de
tortures
L’anthropocentrisme
fait de nous l’instrument de l’injustice envers les animaux. One Voice conteste l’appropriation de l’animal
par l’humain qui utilise son corps (chair, organes, os, poils ou plumes,
ivoire, excréments, graisse, musc, ambre) son énergie (physique, morale,
mentale et affective) au mépris de sa finalité intrinsèque et des souffrances
que cette appropriation leur fait subir. One
Voice combat les situations d’injustice, d’oppression et d’exclusion
à travers lesquelles les humains persécutent les animaux.
POUR EN FINIR AVEC LA CHASSE À COURRE
Loisir cruel, éthique bafouée, chiens
et chevaux maltraités, telle est la triste réalité de la chasse à courre. La
France demeure l’un de ses derniers bastions malgré une forte opposition de la
population. One Voice soutient la
proposition de loi du 15 mai 2013 pour son interdiction. Il ne faut pas se fier au décorum.
Sous ses tenues d’apparat, son rituel respectueux d’une tradition ancestrale et
emmené au son du cor, la chasse à courre est une activité dont la cruauté et la
dangerosité n’est plus à démontrer. « Cruel » est le qualificatif qui
définit le mieux cette pratique. Cruauté dans la poursuite jusqu’à l’épuisement
de l’animal. Cruauté aussi dans sa mise à mort où, souvent, l’animal est dévoré
vivant par la meute avant d’être tué. Cruauté encore dans la persécution des plus
fragiles : faons ou laies gestantes ne sont, en effet, pas épargnés. Les
chiens et les chevaux, instruments de cette traque sans merci, ne sont pas
mieux lotis. Considérés comme de simples outils, ils finissent eux aussi
épuisés par ces courses effrénées au cours desquelles aucune pause n’est
consentie. Les blessures sont courantes et les plus « usés » seront
écartés sans ménagement ou, pour les chevaux, finiront à l’abattoir. Cette
réalité est aujourd’hui connue et décriée par le grand public. Dans un sondage
Ipsos, réalisé à la demande de One Voice,
85 % des Français estiment que cette activité est cruelle. Ils sont d’ailleurs
près de 80 % à se dire opposés à la chasse à courre et 75 % à souhaiter son
interdiction en France. Outre la cruauté, les Français estiment que c’est une
pratique d’un autre temps (76 %) et qu’elle est dangereuse (72 %). En effet,
non seulement, la chasse à courre fait courir des dangers aux automobilistes
qui ne peuvent éviter un animal affolé qui traverse la route, mais elle nuit
également à l’écosystème en poussant les animaux à quitter les bois et forêts
pour « s’installer » à proximité des habitations.
DES EXPÉRIENCES ABERRANTES SUR LES CHIENS ET LES CHATS CONDUITES EN
FRANCE.
Destinés principalement à la recherche médicale, les
chiens et les chats utilisés dans les études sur lesquelles nous avons enquêté
étaient censés aider à comprendre des pathologies humaines… Après des années d’expérimentation,
aucune n’a débouché sur un traitement ! En réalité, elles n’ont servi qu’à
exacerber la curiosité des chercheurs, qui n’ont rien trouvé si ce n’est qu’ils
devaient chercher encore. Mais ces expériences leur ont au moins permis de
décrocher des budgets pour leur laboratoire. Et ce que beaucoup ignorent, c’est
que le coût exorbitant de ces recherches est financé par les contribuables à
travers des bourses de recherche…
Dans le rapport d’enquête nous décrivons des expériences
réalisées ces deux dernières années par des laboratoires français [15]. Des chiens et des chats
y ont vécu l’enfer. Leurs conditions de détention à elles seules étaient
synonymes de mauvais traitements. Quant aux manipulations qu’on leur a fait
endurer, elles constituaient de véritables tortures. Des chercheurs français
ont provoqué des infarctus chez des chiens conscients, en ont rendu obèses,
leur ont injecté des substances toxiques, ont installé des implants cardiaques
contaminés par une bactérie et ont élevé des chiots gravement malades. Ils ont
lésé le cerveau des chats puis testé leur équilibre jusqu’à les faire tomber,
ou leur ont implanté des électrodes directement dans le cerveau pour étudier
leur sommeil. Des expériences d’autant plus terribles qu’elles sont
scientifiquement aberrantes ! L’aspect le plus scandaleux de ces études
tient à leur fiabilité scientifique. Le modèle animal a depuis déjà plusieurs
années démontré ses limites. Expérimenter sur un chien ou un chat (ou sur un
autre animal) ne donne pas des résultats applicables directement à l’être
humain. Pour cette seule raison, One
Voice encourage l’utilisation et le développement des méthodes. Mais dans
le cas précis des études auxquelles nous nous sommes intéressés, l’incohérence
du lobby de l’expérimentation animale est flagrante ! Son argumentation
consiste à mettre en avant l’aspect vital de ces expériences pour les
humains – ce qui n’est pas le cas. De plus, les fonds publics ainsi
gaspillés pourraient être utilisés au bénéfice réel de l’humain. D’ailleurs,
des expériences équivalentes à celles décrites sont déjà menées ailleurs sans
qu’aucun être vivant ne soit sacrifié…
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WWF
Secrétariat
WWF
International, Gland, Avenue du Mont-Blanc, 1196 Gland, Switzerland
Le
siège de notre Fondation se situe à Paris à l’adresse ci-dessous :
1
Carrefour de Longchamp, 75016 PARIS.
Accueil
général WWF : 01 55 25 84 84
« 1 espèce sur 1000 disparaît chaque
année »
La
biodiversité, c’est-à-dire la diversité des gènes, des espèces et des
écosystèmes connaît une érosion sans précédent. Ainsi, les espèces
disparaissent à un rythme mille fois supérieur au taux d’extinction naturel et
cette crise d’extinction sans précédent est due à l’activité directe ou
indirecte des hommes.
L’indice
planète vivante qui estime les effectifs de certaines populations d’animaux
dans les forêts, dans les océans et côtes et dans les eaux douces, s’est réduit
de 30 % depuis les années 1970. Destruction et fragmentation des habitats,
surexploitation par la récolte, la chasse, la pêche et le commerce,
introduction d’espèces exotiques envahissantes, changements climatiques,
pollution et gaspillage sont leurs principales causes de disparition. À travers
ses programmes de conservation des habitats dans les 235 écorégions du monde, le
WWF nourrit l’ambition de conserver plus de 85 % de la diversité biologique sur
terre.
AFIN QUE CES
MAILLONS ESSENTIELS DE LA CHAÎNE DE LA VIE TRAVERSENT LE PROCHAIN SIÈCLE, LE
WWF DÉVELOPPE PLUSIEURS PROGRAMMES :
Autrefois abondant le long des côtes, ainsi que dans
la majorité des grands fleuves européens, l’Esturgeon a disparu progressivement
à partir de la fin du XIX ° siècle. Sur le banc des accusés : une
dégradation progressive et généralisée de la qualité de ses habitats estuariens
et fluviaux, l’aménagement de nombreux barrages constituant autant d’obstacles
à sa migration vers les zones de reproduction dans les fleuves et une
exploitation intensive de cette espèce pour la production de caviar. Aujourd’hui,
seule une population demeure, en France, dans l’ensemble fluvial et estuarien
Gironde – Garonne – Dordogne, avec une présence dans les eaux côtières depuis
le golfe de Gascogne jusqu’en mer du Nord, et quelques signalements en mer
Baltique. En dépit de sa protection réglementaire depuis 1982 en France et d’autres
mesures chez nos voisins européens, en application de différentes directives et
conventions internationales au cours des décennies suivantes, les menaces
pesant sur l’esturgeon restent constantes : pêches accidentelles en mer,
perturbation et contamination des zones d’alimentation des jeunes esturgeons
dans l’estuaire de la Gironde, projet de terminal méthanier à l’embouchure de
ce même estuaire. Ne se reproduisant plus dans la nature, ce poisson
emblématique voit ainsi ses effectifs décliner : il est aujourd’hui sur le
point de disparaître…
Le
commerce international légal de la faune et de la flore sauvages représente
environ 15 milliards d’euros de chiffre d’affaire annuel. La surexploitation
des espèces sauvages à des fins commerciales a provoqué une telle inquiétude qu’un
traité international a été élaboré afin d’empêcher que ces espèces ne fassent l’objet
d’une exploitation non durable du fait du commerce international. La Convention
sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages
menacées d’extinction (CITES) est entrée en vigueur le 1er juillet
1975. TRAFFIC, un programme commun du WWF et de l’UICN (Union Mondiale pour la
Nature) veille à ce que le commerce des espèces sauvages ne menace pas la
conservation de la nature. Créé en 1976, TRAFFIC est un réseau disposant de 22
bureaux répartis en 8 programmes régionaux à travers le monde. Ils lui
permettent de contribuer efficacement à la collaboration internationale en
matière de lutte contre la fraude.
Longtemps chassés, les grands carnivores avaient
quasiment disparu de France. Revenus naturellement sur notre sol depuis les
Abruzzes, une centaine de loups vivent actuellement dans les Alpes, où ils se
reproduisent. Le lynx a été réintroduit dans les Vosges dans les années 1980 et
il est également présent dans les massifs du Jura et des Alpes qu’il a
recolonisés progressivement à partir de la Suisse. Mammifère le plus rare de
France, l’ours, quant à lui, n’a jamais disparu de nos montagnes. On estime à
une vingtaine le nombre de ces animaux emblématiques vivant dans les Pyrénées.
Malgré leur statut d’espèces protégées et le fait que leur rôle écologique au
sommet de la chaîne alimentaire soit désormais reconnu, les grands carnivores
font encore l’objet de préjugés et d’oppositions de la part de certaines
populations humaines qui les côtoient. Depuis 2006, suite à la mort
de Cannelle, dernière ourse de souche Pyrénéenne abattue par un chasseur, le
WWF France engage des contentieux judiciaires pour faire en sorte que le
braconnage des ours, ainsi que la perturbation intentionnelle de leur milieu
soient sanctionnés. Protéger les habitats :
les grands carnivores sont des témoins de l’état de conservation du milieu dans
lequel ils vivent. Protéger les grands carnivores, c’est protéger leur habitat
et les autres espèces qui y vivent. Mettre en place des méthodes de protection
des troupeaux, telles que les chiens de protection. Développer l’aide aux
bergers et l’écovolontariat pour garder les troupeaux. Informer les éleveurs,
les élus et les autres acteurs locaux sur le rôle écologique des grands
carnivores et la protection contre la prédation pour favoriser la cohabitation
entre population humaine et animale.
L’orang-outang vit dans les forêts en déclin des îles
de Sumatra et Bornéo. Malheureusement, l’unique grand singe d’Asie partage avec
les hommes les forêts de plaine : des zones tropicales en train de
disparaître du fait de l’exploitation forestière et agricole intensive. Les
plantations de palmiers à huile sont les principales causes de déforestation en
Indonésie. La Perte de l’habitat est la principale menace pour le plus grand
mammifère strictement arboricole qu’est l’Orang-outang. La chasse, le commerce
illégal et les plantations de palmiers à huile qui vont de pair avec la
déforestation rendent les orangs-outangs plus vulnérables. Une espèce vit à
Bornéo et une autre à Sumatra. La première est menacée tandis que la deuxième
est en danger critique de disparition. Environ 1000 Orangs-outangs des deux
espèces périssent chaque année.
Les tigres disparaissent de leurs territoires à une
vitesse toujours plus importante. En 2010, Année du Tigre, les scientifiques
estiment qu’il ne resterait plus que 3200 individus dans la nature.
10, place Léon Blum
75011 PARIS
E-mail : contact@oaba.fr
Web : www.oaba.fr
Association reconnue d’utilité
publique depuis 1965
ABATTAGE RITUEL ET SOUFFRANCES ANIMALES
Certains défenseurs de l’abattage
rituel soutiennent que l’étourdissement ferait souffrir les animaux. Dès lors,
l’absence d’étourdissement serait un moyen d’éviter ces souffrances… Voilà ce
que nous entendons dans les réunions tenues au ministère de l’Agriculture ou à
l’AFNOR (Agence française de normalisation) lors des discussions sur la norme
halal ! Les représentants des communautés musulmanes et israélites veulent
bien étudier la question de l’étourdissement à condition qu’on leur démontre
que leur technique d’abattage est plus douloureuse pour les animaux. C’est le
monde à l’envers. Rappelons en effet que le principe qui prévaut en France
depuis 1964 et en Europe depuis 1974 est l’étourdissement de tous les animaux
lors de leur abattage et ce dans un souci de protection animale. L’étourdissement
permet en effet d’insensibiliser l’animal et de réduire ainsi les souffrances
liées à la saignée. Une dérogation existe pour les cultes israélite et
musulman, en ce qu’elle autorise l’absence d’étourdissement. Dès lors, il nous
semble que, pour bénéficier de cette dérogation, les représentants des cultes
devraient prouver que leur technique d’abattage est moins douloureuse !
Or, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement
et du travail) a publié un avis en début d’année 2013 qui précise clairement
que l’abattage sans étourdissement est source de douleurs chez le bétail (l’avis
ne concerne que les veaux et bovins). Les experts rappellent ainsi que « le
standard pour limiter la douleur au moment de l’abattage est le recours à l’étourdissement
avant jugulation (saignée). Lors de l’abattage rituel dérogatoire, les
principes en matière de protection animale doivent conduire à rechercher les
moyens adéquats pour laisser l’animal en situation douloureuse le moins
longtemps possible. C’est la raison pour laquelle les experts, dans ce cadre,
recommandent de pratiquer un étourdissement des veaux juste après la
jugulation ». Prenant acte des études scientifiques démontrant que l’absence
d’étourdissement entraîne des douleurs inacceptables chez les animaux lors de
leur abattage et invoquant la volonté manifestée chez certains responsables
religieux de faire évoluer leurs rites d’abattage, la sénatrice de l’Ain,
Sylvie Goy-Chavent a déposé une proposition de loi, le 12 novembre 2012,
« visant à rendre obligatoire l’étourdissement des animaux avant tout
abattage » et a publié un appel au Président de la République dans le
journal Le Parisien avec le concours
des associations de protection animale. Cette proposition de loi sera-t-elle
enfin inscrite à l’ordre du jour et débattue au sein du Parlement ?
Rappelons que nos concitoyens ont été privés de tout débat démocratique sur la
problématique de l’abattage rituel puisque les parlementaires qui avaient
déposé des propositions de loi similaires en 2010 et 2012 avaient été sommés
par le Gouvernement de retirer leur texte !
Fondation Brigitte Bardot, 28 rue Vineuse, 75116 Paris
– France
tél : 33 (0)1 45 05 14 60 – fax : 33 (0)1 45 05
14 80
La
Fondation Brigitte Bardot soutient, crée, finance des programmes pour la sauvegarde,
les soins, la réintroduction d’espèces en milieu naturel des animaux sauvages
ou domestiques dans plus de 50 pays en collaboration avec de nombreuses
associations et structures locales. La Fondation Brigitte Bardot a une éthique
œcuménique et redistribue une partie de ses fonds à des associations ou
organismes qui ont fait leur preuve sur des actions spécifiques. Elle n’a pas
pour mission de faire de la concurrence à des entités déjà existantes mais de
leur apporter son soutien. Elle fait partie de plusieurs coalitions
internationales afin de renforcer son action.
Elle
intervient aussi au sein du GAWC (Global Anti-Whaling Campaign) (www.whalewatch.org) qui lutte contre la chasse
à la baleine. La Fondation participe aux réunions préparatoires à la Commission
Baleinière Internationale et a participé à 3 réunions annuelles de la CBI (2002
au Japon, 2003 en Allemagne et 2004 en Italie). Elle est conviée aux réunions
de travail interministérielles et participe à la CITES (Convention sur le
commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction)
depuis la onzième session de la Conférence des Parties (Kenya, 2000). À la
demande de la WSPA (World Society for the Protection of Animals) (www.wspa-international.org), la Fondation
Brigitte Bardot a rejoint cette coalition de plus de 900 associations
internationales, réparties dans 150 pays, afin de créer un réseau international
de défense des animaux. Elle a aussi décidé de rejoindre la Fur Free Alliance (www.infurmation.com), pour dénoncer et
informer sur les atrocités de la fourrure.
Les
animaux sauvages font l’objet de toutes les convoitises de la part des humains :
chassés, piégés ou braconnés pour certains ; enfermés, exhibés ou détenus
illégalement pour d’autres. La Fondation Brigitte Bardot dénonce toutes les
pratiques cruelles qui existent encore et qui font souffrir des milliers d’animaux.
C’est pourquoi, nous condamnons la chasse à courre, la vénerie sous terre, les
chasses traditionnelles et la destruction des animaux dits
« nuisibles » par piégeage, déterrage ou par toxiques.
Déterrage
et vénerie sous terre : ce mode de chasse et de destruction est
particulièrement cruel. L’animal est acculé au fond d’un terrier par des
chiens. Les chasseurs creusent une tranchée jusqu’à l’animal puis le sortent
avec une pince métallique avant de le tuer.
Espèces
dites nuisibles : en ce qui concerne les espèces nuisibles, nous demandons
purement et simplement le déclassement de toutes les espèces dites
« nuisibles » car nous savons très bien qu’aucune espèce n’est
nuisible mais que chacune joue un rôle important dans la chaîne alimentaire et
dans l’équilibre des écosystèmes.
Chasses
traditionnelles : ces pratiques ne sont pas sélectives et de nombreux
autres oiseaux d’espèces protégées peuvent également être capturés. Les gluaux
sont cruels pour les oiseaux qui se retrouvent collés par les pattes ou les
plumes. Pour la tenderie aux vanneaux, les appelants sont attachés par la queue
à une ficelle reliée au chasseur et leur calvaire peut durer des heures…
Sécurité
du public et accidents : face au nombre inquiétant d’accidents de chasse,
notamment les week-ends, la Fondation demande un arrêt de la chasse le dimanche
afin que chacun puisse profiter des promenades en forêts souvent monopolisées
par les chasseurs.
Abattage Rituel : il y a
tout juste 50 ans, en 1962, Brigitte Bardot a mené un combat avec l’OABA en
faveur de l’étourdissement des bêtes avant leur abattage. Ce combat a abouti à
l’obligation, nationale puis européenne, d’insensibiliser les animaux au moment
de leur mise à mort. Ce qui représente le minimum car nous avons le devoir
moral de limiter la souffrance des bêtes tuées pour la consommation humaine.
Les
scientifiques condamnent unanimement la cruauté de l’abattage rituel. Pour la
Fédération des Vétérinaires d’Europe : « Par respect pour l’animal en
tant qu’être sensible, la pratique consistant à abattre les animaux sans
étourdissement préalable est inacceptable, quelles que soient les
circonstances ». Dans son rapport d’expertise scientifique sur les
douleurs animales (2009), l’INRA indique que les bovins égorgés peuvent mettre
jusqu’à 14 minutes avant de perdre conscience… 14 minutes d’agonie et de
souffrance extrême !
Nous ne
sommes plus au Moyen-âge, nous ne « stigmatisons » personne mais
condamnons une pratique cruelle qui n’est justifiée par rien d’autre qu’une
course au profit voulue par les responsables d’abattoir. Dans le journal Sud-ouest du 23 mai 2012, au sujet de l’abattoir
d’Anglet qui souhaite s’ouvrir au halal, M. Abderrahim Wajou de l’Association
des musulmans de la Côte basque déclare : « La viande halal, ce sont
les entrepreneurs qui sont demandeurs, pas les musulmans. Ce marché est
porteur, ils se lancent donc là-dedans. L’idée n’est pas de favoriser une
communauté ». C’est très important car les autorités musulmanes acceptent
le dialogue, ce ne sont pas elles qui sont opposées au changement mais
uniquement le secteur économique. Dans un rapport de novembre 2011, le Conseil
général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux précise que 51%
des abattages pratiqués en France sont des abattages rituels, alors que les
consommateurs musulmans et juifs ne représentent pas plus de 7% des
consommateurs français.
Delphinarium
À ce
jour, en France, trois établissements présentent des dauphins au public. Si les
responsables vous appâtent avec des beaux discours tout préparés, il y a bien
des choses qu’ils ne vous disent pas. On ne vous dit pas comment les animaux
sont arrachés à leur milieu naturel, à leur groupe (les liens sociaux sont très
forts entre les individus d’un même groupe). On ne vous dit pas que, si les
animaux effectuent leurs acrobaties, ce n’est que parce qu’ils sont motivés par
une récompense alimentaire. On ne vous dit pas que de nombreux dauphins meurent
de stress, de maladie ou du fait de combats entre congénères qui sont forcés de
vivre dans un groupe recomposé par l’homme. C’est pour ces raisons et bien d’autres
encore que depuis des années, la Fondation dénonce les conditions dans
lesquelles sont détenus les mammifères marins dans ces parcs en France comme à
l’étranger.
Zoos : préservation des
espèces… ou de leurs propres intérêts
Le zoo
aménage les cages dans le but de satisfaire le public et non pour le bien-être
des animaux. Il offre rarement à l’animal la possibilité d’accéder à un abri
fermé dans lequel il pourrait s’isoler du regard des humains, se reposer ou
élever ses jeunes. Les animaux subissent un stress engendrant un état dépressif
et une dégradation physique importante. Une cage de zoo est donc d’une pauvreté
totale qui frustre, déprime et rend fous beaucoup d’animaux. Les zoos
prétendent instruire le public et préserver les espèces menacées, mais ils ne
font souvent ni l’un ni l’autre. Devant l’impossibilité pour les animaux
enfermés d’exprimer la variété de leur comportement la plupart des zoos ne
peuvent pas prétendre être le reflet de la vie naturelle. Comment peut-t-on
encore justifier de maintenir des êtres sensibles derrière des barreaux ?
Greenpeace
France, 13 rue d’Enghien, 75010 Paris
BALEINES
Au cours du XX ° siècle, plus de 1,
5 millions de baleines ont été tuées. Certaines espèces, comme la baleine
bleue, ont été presque complètement décimées. Aujourd’hui encore, la plupart
sont menacées d’extinction. Le premier responsable de ce massacre, c’est la
chasse baleinière commerciale. Depuis 1986, elle est interdite par un moratoire
international. Mais trois pays continuent de chasser : la Norvège, l’Islande
et le Japon. Le Japon a capturé plus de 10 000 baleines ces vingt dernières
années, principalement des petits rorquals chassés dans l’océan Austral.
Officiellement, c’est à des fins scientifiques. Ce ne serait donc pas une entorse
au moratoire international. En réalité, il s’agit d’alimenter le marché
japonais en viande de baleine. Le but est commercial, pas scientifique. Greenpeace
l’a dénoncé en 2008 après une enquête de plusieurs mois. Deux militants de
Greenpeace Japon, Junichi Sato et Toru Suzuki, ont révélé un trafic de viande
de baleine à grande échelle. Au lieu d’enquêter sur ce trafic, les autorités
japonaises ont placé les militants en garde à vue. Ils sont désormais inculpés
de vol et d’atteinte aux biens d’autrui. Ils risquent dix ans de prison ! Le
Japon est prêt à tout pour pouvoir continuer à chasser la baleine. Au sein de
la Commission Baleinière Internationale (l’organisme qui gère au niveau mondial
les ressources en baleines), il réclame l’abandon du moratoire international.
Il achète même les voix de certains pays pour faire basculer la majorité au
sein de la Commission.
Les autres dangers
La chasse n’est pas la seule activité
humaine qui mette les baleines en péril. La pêche industrielle perturbe leur
chaîne alimentaire et les piège dans ses filets. Les pollutions chimiques
provoquent cancers et problèmes de reproduction. Le bruit (notamment des
sonars) détruit leur système d’orientation et les condamne à mort. Les
changements climatiques dus à nos activités menacent également les baleines.
Ils raréfient l’ozone, nécessaire aux cétacés, et perturbent les écosystèmes
marins, donc leur alimentation.
Les solutions
Pour préserver les baleines, Greenpeace
demande :
- L’arrêt
complet et définitif de la chasse baleinière industrielle. Plus
rien ne justifie scientifiquement ou économiquement cette pratique. Il n’y
aucune raison de tuer des baleines pour mener des programmes de recherche
scientifique et la consommation de baleine, notamment au Japon, est
extrêmement faible.
- Le développement d’alternative
à la chasse baleinière, comme l’observation
des baleines en mer. Elle génèrerait bien plus de retombées
économiques que la chasse. En Islande, les revenus annuels liés à l’écotourisme
baleinier sont estimés à 117 millions de dollars (contre 4 millions de
dollars pour la chasse baleinière).
- Le
développement de sanctuaires baleiniers (des
zones où les baleines peuvent se nourrir et se reproduire en toute
tranquillité), le renforcement de ceux qui existent : dans l’océan
Indien, dans l’océan Austral, mais aussi au large des côtes françaises et
italiennes (le sanctuaire « Pelagos » qui n’est pour l’instant
qu’une coquille vide).
- La
réforme de la Commission Baleinière Internationale pour
en faire une commission chargée de protéger les cétacés.
[1] Voir par exemple Florence Burgat (dir.), L’animal dans nos sociétés, Problèmes
politiques et sociaux, n ° 896, Paris, La Documentation française, janvier 2004 ; Qui sont les animaux ? (sous la direction de Jean Birnbaum),
Paris, Gallimard, « Folio essais », 2010, avec notamment les
contributions de Florence Burgat, Vinciane Despret, Jean-Pierre Marguénaud ;
le dossier établi par Catherine Vincent, « Animaux, êtres sensibles,
sujets de droits », Le Monde, 27
octobre 2012.
[2] Voir Jean-Pierre Marguénaud, Expérimentation animale entre droit et
liberté, Versailles, Éditions Quæ, 2011. Voir aussi Catherine Vincent,
« Peut-on se passer de l’expérimentation sur les singes ? », Le Monde, 16 février 2010 :
« 100 000 singes et grands singes sont utilisés chaque année dans le monde
pour la recherche. De 10 000 à 12 000, le nombre de primates destinés aux
laboratoires européens chaque année sur les 12 millions d’animaux au total
utilisés par la recherche biomédicale. Rongeurs et lapins représentent 77, 5 %
du total. 50 000, le nombre de primates utilisés chaque année aux États-Unis
qui, contrairement à l’Union européenne, n’excluent pas le recours aux grands
singes. Huit centres nationaux en abritent près de 30 000, auxquels s’ajoutent
des importations provenant d’Indonésie et de Chine ».
[3] Passe-temps dont ont raffolé plusieurs chefs
d’État, de Giscard d’Estaing au roi d’Espagne Juan Carlos, chasseur
d’éléphants…
[4] En Roumanie, Pologne, Hongrie notamment,
territoires de chasse vantés sur Internet par différentes agences de tourisme
cynégétique…
[5] Quelques idéologues postmodernes continuent de
faire l’apologie « philosophique » de la corrida comme « art »
avec ses supposées « valeurs éthiques et esthétiques » et son idéologie
de la « liberté par le combat ». Qu’un sordide et grotesque barnum commercial,
ponctué par une laborieuse mise à mort d’un animal épuisé et ruisselant de sang
puisse être appréciée pour sa « beauté » en tant que
« performance plastique » donne la mesure des « valeurs »
dont se réclame aujourd’hui Francis Wolff, professeur de philosophie à l’École
Normale Supérieure. Considérant le taureau comme « un animal
combattant » et le torero comme « une sorte de héros populaire qui a
l’audace de défier un fauve au péril de sa vie – comme ça pour la beauté
du geste », cet idolâtre cynique des joutes sanglantes trouve dans la
corrida « une source inépuisable d’émotions et de joies pour ceux qui en
saisissent la noire beauté ». Francis Wolff, Philosophie de la corrida, Paris, Fayard, « Pluriel », 2011,
p. IV-VIII. Les combats de gladiateurs contre les fauves dans les cirques
romains auraient-ils aussi touché sa délicate « sensibilité » ? Faut-il
rappeler à ce sophiste de « l’épopée héroïque » que la mise à mort en
public a toujours réactivité les pulsions sadiques des foules, particulièrement
en Espagne où le « viva la muerte » des fascistes a longtemps plané
sur les arènes tauromachiques… Pour l’abolition de la corrida, voir les
documents du Comité radicalement anti-corrida (CRAC) (www.anticorrida.com). Voir aussi Andrée Valadier, Le grand bluff tauromachique, Paris,
Société Nationale pour la Défense des Animaux, 1993 ; Ernest Cœurderoy, Corrida. Madrid, 1853, Lyon, Atelier de
création libertaire, 2003. Une des premières critiques radicales de la corrida
par un militant anarchiste.
[6] Voir Christophe Traïni, La Cause animale. 1820-1980. Essai de sociologie historique, Paris,
PUF, 2011.
[7] Voir Serge Moscovici, Psychologie des minorités actives, Paris, PUF, 1979.
[8] Voir notamment Droits de l’animal et pensée contemporaine.
Violence et droits de l’animal, Colloques du 25 octobre 1984 et du 16
octobre 1985 organisés à l’Institut de France par la Ligue française des droits
de l’animal, Paris, Ligue française des droits de l’animal, 1985 ; Georges Chapouthier, Les Droits de l’animal, Paris, PUF, « Que
sais-je ? », 1992 ; Janine Chanteur, Du droit des bêtes à disposer d’elles-mêmes, Paris, Éditions du
Seuil, 1993 ;
Peter Singer, La Libération animale,
Paris, Grasset, 1993 ; Critique,
n ° 747-748 (« Libérer les animaux ? »),
août-septembre 2009 ; Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Anthologie d’éthique animale. Apologie des bêtes, Paris, PUF,
2011 ; Catherine Vincent, « Animaux. Êtres
sensibles, sujets de droit », Le
Monde, 27 octobre 2012 ; Tom
Regan, Les Droits des animaux, Paris, Hermann, 2013 ; Élisabeth de Fontenay, Sans offenser le genre humain. Réflexions sur la cause animale,
Paris, Le Livre de Poche, « Bilbio essais, 2013 ; Boris Cyrulnik,
Élisabeth de Fontenay, Peter Singer, Les
animaux aussi ont des droits, entretiens réalisés par Karine Lou Matignon
avec la collaboration de David Rosane, Paris, Éditions du Seuil, 2013.
[9] Catherine Halpern, « Questions d’éthique »,
Sciences humaines, n ° 194
(« Les animaux et nous »), juin 2008, p. 39.
[10] Jean-Pierre Digard, Les Français et leurs animaux, Paris,
Fayard, 1999, chapitres X et XI, p. 215.
[11] Paul Yonnet, « Chiens et
chats. Défaire la bête, c’est défaire l’homme », in Jeux, modes et masses, Paris, Gallimard, 1985, pp. 227-228.
[12] Luc Ferry, Le Nouvel ordre écologique. L’arbre,
l’animal, l’homme, Paris, Le Livre de Poche, 1994, pp. 84 et 25.
[13] Jean-Luc Daub, Ces bêtes qu’on abat. Journal d’un enquêteur
dans les abattoirs français (1993-2008), Préface d’Élisabeth de Fontenay,
Paris, L’Harmattan, 2009.
[14] Les abattages rituels juif et musulman
provoquent de plus en plus d’oppositions, aussi bien de la part des
associations de défense des animaux que dans l’opinion publique, même si certains
milieux politiques instrumentalisent le refus de la souffrance des animaux
égorgés. Voir par exemple Catherine Vincent, « Comment réduire la
souffrance animale lors de l’abattage rituel ou conventionnel », Le Monde, 29 mars 2012 ; Le Point, 10 janvier 2013 : « Vérités et
mensonges. Viande : la nouvelle guerre de religion » ; Michel
Turin, Halal à tous les étals, Paris,
Calmann-Lévy, 2013.
[15] One Voice, Le
petit livre noir de l’expérimentation animale, www.one-voice.fr