5.24.2015

Les associations de la cause animale / Militantismes de terrain et campagnes d’opinion / Prétentaine




Les campagnes de sensibilisation impulsées par les nombreuses associations de défense des animaux (qu’ils soient sauvages, d’élevage, de compagnie, de recherche, de divertissement ou de travail) ont fait prendre conscience à de larges secteurs de l’opinion publique [1] qu’il n’est plus acceptable, dans une société civilisée, de tolérer l’exploitation « esclavagiste » forcenée des animaux de ferme, les violences cruelles infligées au nom des « traditions culturelles », les abandons et maltraitances des animaux de compagnie, les traitements dégradants ou sadiques des bêtes de somme, les massacres de masse consécutifs aux épizooties (bovins, porcs, volailles), les campagnes d’éradication dont sont victimes de nombreuses espèces abusivement qualifiées de « nuisibles », le braconnage et le trafic criminels des espèces protégées, menacées ou en voie de disparition, la vivisection sauvage, les expérimentations animales à l’échelle industrielle [2], l’élevage concentrationnaire et polluant, l’abattage barbare des animaux de boucherie, la chasse à courre, les safaris-chasses en Afrique [3], les chasses en battues organisées par des viandards professionnels [4] et autres amusements de tueurs itinérants, le spectacle sanguinaire des corridas [5] et des combats d’animaux. Toutes ces pratiques sont à présent régulièrement contestées par les diverses sensibilités de la « cause animale » [6]. La défense des animaux, la condamnation de la souffrance animale, la légitimation d’une nouvelle alliance avec le monde animal sont ainsi devenues des questions éthiques et sociétales prioritaires dont les répercussions juridiques et pénales ne sont pas négligeables. La question du statut moral et juridique des animaux et le respect de leurs « droits » – notamment depuis la « Déclaration Universelle des Droits de l’Animal » (1978, UNESCO) – ont également fait l’objet de nombreux débats qui opposent divers courants idéologiques, acteurs sociaux, groupes de pression et « minorités actives » [7] : les tenants humanistes du « principe de responsabilité » à l’égard des animaux envers lesquels les humains auraient des « devoirs », les multiples associations de la « cause animale », les militants de la « protection animale », les végétariens, les amis de la nature, les activistes de la « libération animale », les chercheurs, les vétérinaires, les éthologues et les juristes [8], mais aussi les adversaires de « l’animalisme ». Se dessinent en gros deux grandes tendances dont les présupposés philosophiques, politiques et juridiques et les moyens d’action divergent sensiblement. « Les abolitionnistes veulent en général mettre fin à toute utilisation des animaux. Certains sont radicaux et refusent toute welfarisme qui ne tend selon eux qu’à perpétuer un système qu’ils rejettent tandis que d’autres y voient une étape, même si elle est insuffisante. Les réformistes sont plus modérés et n’appellent pas à l’abolition de toute exploitation animale, seulement de certaines formes d’entre elles, estimant qu’il faut les examiner au cas par cas […]. Les tenants du welfarisme défendent l’idée qu’il ne faut pas faire souffrir inutilement les animaux, Ils prônent des mesures limitées pour améliorer leur bien-être sans remettre en cause les fondements de l’exploitation animale » [9].
La cause animale est aujourd’hui l’objet de nombreuses attaques de la part des lobbies de chasseurs, d’éleveurs et d’industriels de la viande, mais aussi de la part d’idéologues qui prétendent évidemment ne pas être dans l’idéologie, mais dans la science, la raison ou l’humanisme. Les philippiques de ces adversaires sont souvent franchement caricaturales. Ainsi l’ethnologue Jean-Pierre Digard dénonce « la zoophilie ambiante », « l’absurdité des droits de l’animal », « l’antihumanisme » de « l’animalitarisme », les « dérives de la passion animalitaire », sans oublier de mentionner la zoophilie de Hitler et « la législation du III ° Reich, qui fut plus favorable qu’aucune autre aux animaux […]. La figure de Hitler zoophile offre une illustration du processus rédempteur : cet exterminateur des peuples s’affichait avec ses chiens familiers comme les mangeurs de viande avec leurs animaux de compagnie ou comme tout bon raciste avec son “ami” juif, arabe ou noir…» [10]. Cette manière de disqualifier un mouvement social par une série d’amalgames discursifs est une vieille tactique rhétorique utilisée par tous les appareils de pouvoir, notamment chez les staliniens. On la retrouve chez bien d’autres auteurs hostiles aux animaux. Par exemple chez Paul Yonnet : « Sous le pan universalisme abstrait de la zoophilie contemporaine avancent des pratiques dites de “protection animale” totalement sectaires à l’égard de la variété culturelle des sociétés humaines ». Paul Yonnet, au nom des « pratiques traditionnelles indigènes », en vient donc à regretter les « pratiques traditionnelles d’abattage à la ferme » : mort du cochon lors de la fête de l’ours dans Pyrénées, saignée lente de la poule, etc., mais aussi la disparition des derniers combats de coqs du nord de la France et bien sûr l’interdiction prévisible de la tauromachie « déjà confinée par décision légale de l’État français à quelques enceintes » [11]. Dans la même veine, le philosophe libéral Luc Ferry, ministre de l’éducation sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, n’hésite pas, au nom de la « sagesse » humaniste dont il prétend se réclamer, à déconstruire la cause animale avec des « arguments » que n’aurait pas reniés le plus retors des sophistes, par exemple sur la « différence qualitative entre l’homme et l’animal » : « On a déjà vu des hommes se sacrifier pour protéger des baleines, avouons que la réciproque est plus rare » ! Ne manquent pas non plus le classique rappel de « l’amour de la nature » qui dissimulerait « la haine des hommes » et le chiffon rouge du fascisme : « Nul hasard, en ce sens, si c’est au régime nazi et à la volonté personnelle d’Hitler que nous devons aujourd’hui encore les deux législations les plus élaborées que l’humanité ait connues en matière de protection de la nature et des animaux » [12]
Un des enjeux majeurs de la question animale concerne la mise à mort des animaux, le « droit » de les tuer, surtout pour le « fun » ou le « divertissement », de les mutiler, de les asservir dans des pratiques humiliantes ou barbares, de les détruire en masse, en somme la question de leur droit à l’existence. La production, la distribution et la consommation de la viande est aussi – presque comme une conséquence – une des thématiques qui provoque d’innombrables polémiques, politiques, économiques, religieuses et philosophiques. Les pratiques souvent frauduleuses de la filière viande, les conditions de transport des bêtes, les méthodes d’abattages – qu’elles soient « conventionnelles » dans les abattoirs commerciaux « officiels » [13] ou rituelles (Halal, Cascher) [14] – suscitent de plus en plus d’indignations et de protestations.
Il nous a semblé important de documenter toutes ces thématiques qui permettent d’approfondir concrètement la question des rapports effectifs qu’entretient la société contemporaine avec les animaux. En publiant des extraits significatifs des programmes et déclarations d’intentions de quelques associations de défense des animaux nous avons surtout cherché à montrer que la cause animale est d’abord un ensemble de luttes sur le terrain des conditions de vie réelles imposées aux animaux, un mouvement qui ne se contente pas d’interpréter le monde animal, mais qui cherche avant tout à le défendre, le préserver, le protéger, le sécuriser. Il existe de très nombreuses associations – au niveau régional, national et international qui se sont spécialisées dans la défense d’un type particulier d’animal, ou qui sont plus généralistes. Leurs fondements philosophiques, leurs objectifs et leurs moyens d’action sont très divers, même si beaucoup se rejoignent sur un « socle commun » de préoccupations et de revendications. Parmi toutes ces associations certaines bénéficient d’une grande couverture médiatique, sont connues du grand public et reconnues d’utilité publique, comme 30 millions d’amis, la Société Protectrice des Animaux (SPA) ou la Protection mondiale des animaux de ferme (PMAF). Si toutes les associations sont évidemment respectables et contribuent à faire avancer la cause animale, nous avons cependant choisi de privilégier la diversité – et parfois l’hétérogénéité – de la protection animale ainsi que ses nombreuses implications politiques, sociétales, économiques.

 

Prétentaine

 

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Animal cobaye. Animal produit. Animal objet. Animal esclave
Demandes des organisations de protection animale à l’occasion des Présidentielle 2012
L’homme utilise les animaux pour lui tenir compagnie, pour la recherche médicale, pour se nourrir, s’habiller ou se divertir. Il devrait, en retour, avoir un devoir moral vis-à-vis d’eux. Or, il est régulièrement objecté qu’il y a d’autres priorités comme le sort de millions de Français dans une extrême précarité. Chacun sait pourtant que la prise en compte de la souffrance des bêtes n’a jamais empêché quiconque d’agir contre la misère humaine, et réciproquement. L’exemple de la Grèce, qui traverse une crise sociale et économique sans précédent, en est une illustration saisissante puisque ce pays vient d’interdire les numéros d’animaux dans les cirques. L’amélioration de la condition animale passe nécessairement par une volonté politique de lutte contre la maltraitance et les actes de cruauté car il n’est plus admissible de laisser souffrir des êtres sensibles ou de leur infliger des sévices.
·      Animaux de compagnie et refuges (Confédération Nationale des SPA de France, Anne-Marie Hasson)
·      Éducation à la condition animale dans les programmes scolaires (Fondation assistance aux animaux, Arlette Alessandri)
·      Expérimentation animale et chasse (Fondation Brigitte Bardot, Christophe Marie)
·      Animaux sauvages et trafic (Société Protectrice des Animaux (SPA), Valérie Fernandez)
·      Corrida et protection de l’enfance (Alliance anti corrida, Claire Starozinski)
·      Élevage des animaux de ferme et la pêche (L214, Brigitte Gothière)
·      Transport et abattage des animaux de ferme (Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs, Frédéric Freund).
Les organisations signataires vous remercient de leur faire parvenir vos réponses et commentaires éventuels avant le 20 mars, afin qu’ils puissent être communiqués au public.
Conseil national de la protection animale (CNPA) 10, place Léon Blum – 75011 Paris.

Animaux de compagnie et refuges
Depuis bientôt deux cents ans, les 400 refuges implantés sur l’Hexagone et qui hébergent des animaux de compagnie abandonnés souffrent de manière chronique de la surpopulation, de l’absence de financement public, de partenariat et de soutien effectif de la part des pouvoirs publics. En dépit du parfait maillage territorial qu’ils ont su mettre en place pour rendre le meilleur service, pour l’essentiel gratuit, aux populations, ils ne reçoivent pas l’aide qu’ils seraient en droit d’attendre dans le cadre de leurs nombreuses actions. Ils voient, en revanche, affluer la misère animale au quotidien et sont les témoins du chemin qu’il reste encore à parcourir en matière de protection animale.
Vous engagerez-vous à :
- Faire appliquer les lois existantes en matière de protection animale, avec la rigueur qui convient ?
- Entrer en collaboration active avec les organisations nationales de protection animale, en vue de créer, avec elles, une structure dédiée à la réflexion et à l’action en faveur de la protection de tous les animaux et dotée de prérogatives décisionnelles les plus larges ?
- Promouvoir une politique urbaine prenant en compte la présence de l’animal dans tous ses aspects ?
- Affirmer et développer le rôle sociétal de l’animal ?
- Mettre en place les conditions réglementaires indispensables à la réduction du délai de garde pour les animaux capturés, séquestrés ou retirés, ainsi que pour ceux dont les propriétaires sont défaillants ?

Éducation à la condition animale dans les programmes scolaires
Les enquêtes d’opinion européennes et nationales montrent que nos concitoyens sont parmi les plus favorables au respect du bien-être animal comme à la préservation de la biodiversité. Dans l’immédiat, certaines mesures pourraient contribuer à une véritable amélioration de la condition animale. L’enseignement, primaire et secondaire, dispense un enseignement sommaire sur la nature et les animaux, mais les enfants ne reçoivent aucune éducation civique sur les obligations des citoyens à l’égard des animaux. Dans l’enseignement supérieur, universités ou grandes écoles, en dehors des filières directement liées aux sciences de la vie et de l’environnement, les étudiants ne bénéficient d’aucune formation aux aspects juridiques, philosophiques, scientifiques, éthiques et socio-économiques liés aux diverses utilisations de l’animal par l’homme. Cette carence peut conduire les futurs cadres politiques, administratifs et judiciaires à prendre des décisions inadaptées. L’avenir du pays appartenant par définition à sa jeunesse, des programmes d’enseignement pluridisciplinaire au respect de la nature et à la connaissance des animaux doivent être instaurés et adaptés à tous les niveaux, du primaire jusqu’au supérieur, et même dans les établissements qui forment à la haute fonction publique et à la magistrature.
Vous engagerez-vous à instaurer une éducation au respect des animaux et de la nature dès l’école primaire, et à la compléter dans l’enseignement supérieur par une formation sur la vie des animaux, leur environnement et les relations que l’espèce humaine entretient avec eux ?

L’expérimentation animale

Dans le droit français et européen, les expériences menées sur des animaux ne sont licites que si « elles revêtent un caractère de nécessité et que ne puissent utilement y être substituées d’autres méthodes expérimentales » (art. R. 214-87 du code rural). Pourtant, malgré le développement de méthodes substitutives, les tests se multiplient, particulièrement en France où plus de 2 millions d’animaux sont utilisés chaque année (plus de 12 millions au sein de l’Union européenne). Le programme européen REACH sur les produits chimiques entraînera une hausse du nombre d’expérimentations menées sur les animaux estimée à 8 % pendant 17 ans, soit 16 millions d’animaux sacrifiés pour tester 30 000 substances mises sur le marché avant 1981 (90 % de ces animaux seront utilisés pour étudier des effets secondaires sur la reproduction). La seule avancée significative concerne l’interdiction des tests sur animaux pour les cosmétiques (secteur qui utilise de nombreux produits chimiques). L’obligation de respecter un calendrier, fixé par la directive 2003/15/CE, a poussé les industriels à recourir à des tests alternatifs, démontrant, au passage, leur capacité à trouver d’autres procédés de recherche dès lors qu’ils y sont contraints. En France, chaque année, 70 000 animaux sont sacrifiés pour l’enseignement et la formation. Un chiffre en forte hausse, puisque, sur 5 ans, on note une augmentation de 108, 76 % (comparaison statistiques 1999-2004). De nombreux élèves et étudiants condamnent aujourd’hui ces expérimentations, jugées aussi inacceptables qu’inutiles pour la poursuite de leur cursus scolaire ou dans leur vie professionnelle. Les étudiants de plusieurs filières scientifiques sont contraints de sacrifier des animaux alors qu’ils n’auront jamais à les manipuler ou à intervenir sur eux durant leur carrière. C’est particulièrement vrai pour les futurs infirmiers, dentistes, médecins, mais aussi les chercheurs qui sont nombreux désormais à refuser le modèle animal dans un double souci d’éthique et de pertinence scientifique. L’enseignement doit intégrer les orientations prises pour une recherche plus fiable, basée sur des méthodes substitutives dont les résultats sont directement transposables à l’homme et qui rendent, d’ores et déjà, le recours à l’animal inutile et obsolète. D’où la nécessité de reconnaître un « droit d’objection de conscience à l’expérimentation », en vigueur aux Pays-Bas et en Italie, pour éviter de pénaliser les étudiants qui souhaitent travailler sur des méthodes scientifiques en phase avec l’évolution observée dans les laboratoires de recherche.
Parce que l’expérimentation animale provoque la souffrance et la mort de millions d’animaux et que les résultats obtenus ne sont pas toujours transposables à l’homme.
Vous engagerez-vous à :
- Financer un institut français de recherche, de développement et de validation des méthodes substitutives à l’expérimentation animale ?
- Développer l’enseignement généralisé de ces méthodes ?
- Reconnaître un droit d’objection de conscience à l’expérimentation animale ?

La chasse
À l’heure où les Français développent leurs loisirs et recherchent des espaces naturels, il nous paraît important d’arriver à un compromis entre les différents utilisateurs de la nature. Rappelons que si le nombre de chasseurs ne cesse de diminuer, ils bafouent ouvertement la réglementation et s’octroient (en toute illégalité) la période de chasse la plus longue d’Europe, le tout au détriment des promeneurs mis en danger par leurs tirs imprudents. La chasse à courre est le plus archaïque et l’un des plus cruels de nos modes de chasse, puisque l’animal est poursuivi jusqu’à épuisement avant d’être noyé ou déchiqueté par la meute. 10 000 personnes la pratiquent et 60 000 y assistent, ce qui intéresse donc 0, 1% de la population alors que 73 % des Français y sont opposés. La vènerie a été abolie dans presque tous les pays européens. Les veneurs, interdits de chasse chez eux, se réfugient donc en France, où le nombre des équipages augmente sans aucune proportion avec les espaces naturels qui, eux, se réduisent. À la chasse à courre, aberration éthique et écologique, il faut ajouter la vènerie sous terre, et principalement le déterrage des blaireaux organisé en honteux « championnats ». Plusieurs propositions de loi visant à abolir la vènerie ont été déposées mais aucune n’a été débattue.
Droit de non chasse : condamnée en 1999 par la Cour européenne des droits de l’Homme, la France a enfin reconnu le droit de non chasse en juillet 2000. Cet acquis est régulièrement remis en cause par les chasseurs. Une proposition de loi en leur faveur a été adoptée en février dernier par le sénat. Le texte prévoit que les particuliers qui ne désirent pas voir chasser sur leurs terres pourront se voir imposer par le préfet, sur proposition de la Fédération de chasseurs, de tuer ou de faire tuer un certain nombre d’animaux sur leur propriété. En cas de refus, ils verraient leur responsabilité financière engagée au motif de dégâts générés par ces animaux. Par cet artifice, le droit de non chasse est purement et simplement remis en cause !
Pour que la nature ne soit plus prise en otage par les chasseurs – qui ne représentent qu’une minorité :
Vous engagerez-vous à :
- Interdire les chasses « traditionnelles » et cruelles (vènerie, etc.) ?
- Interdire toute forme de piégeage ?
- Interdire les lâchers de gibier ?
- Interdire la chasse le dimanche, jour au cours duquel sont recensés le plus d’accidents ?
- Mettre en place un permis de chasse à points et un contrôle alcootest des chasseurs ?
Animaux sauvages et trafic
Les animaux sauvages
La détention d’animaux sauvages par des particuliers ou des cirques est très préoccupante du point de vue des conditions de garde et de soins des animaux, du trafic des espèces protégées qu’elle engendre, mais aussi de la sécurité publique liée à ces animaux susceptibles d’échapper au contrôle de leur propriétaire. Enfermés dans des « camions-cages », les animaux ne peuvent assouvir leurs comportements essentiels (recherche de nourriture, défense contre les prédateurs, reproduction…). Ils sont contraints, par la force du dressage, d’exécuter des exercices contre-nature alors que l’article L.214-1 du code rural précise : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». De nombreux procès-verbaux sont dressés chaque année, mais les animaux sont souvent laissés à leurs propriétaires faute de structure adéquate, de sorte que les services vétérinaires font de plus en plus appel aux organisations de défense animale. La création de refuges spécifiques permettrait de recueillir les bêtes provenant d’établissements en perdition ou de saisies en douane, et peut-être, à terme, la réintroduction dans leur milieu naturel.
Vous engagerez-vous à :
- Interdire la détention d’animaux sauvages par des particuliers et la reproduction des animaux de cirque ?
- Renforcer les contrôles des douanes et des services vétérinaires et soutenir la création de refuges spécifiques aux animaux sauvages ?
Maltraitance et trafic
La maltraitance est en augmentation constante et les organisations de protection animale régulièrement sollicitées pour prendre en charge des animaux en souffrance chez des particuliers, souvent dans des situations de détresse extrême. Malgré les démarches entreprises, il est laborieux, voire impossible de faire appliquer les lois pour des sévices allant de la négligence à l’acte de cruauté. Et, si la souffrance de l’animal est avérée, les sanctions ne sont pas assez dissuasives pour éviter la récidive. La Cellule anti trafic, créée en 1993, lutte contre les vols et le commerce illégal des animaux. Mais les importations illégales, souvent réalisées sous le couvert d’élevages français, sont insuffisamment réprimées par les Directions départementales de protection des populations (DDPP) malgré les signalements réitérés. Les petites annonces de vente sur Internet ou dans les médias constituent le principal vecteur des trafiquants qui se font passer pour des particuliers. Or, l’absence des mentions légales obligatoires n’est que très rarement sanctionnée.
Vous engagerez-vous à :
- Faire en sorte que les pouvoirs publics, notamment les DDPP, jouent pleinement leur rôle ?
- Interdire les ventes par petites annonces qui permettent au trafic d’animaux de se développer ?
Corrida et protection de l’enfance
En France, un collectif de médecins coordonné par le psychiatre J. P. Richier et le psychologue J. Lequesne estime légitime de « redouter chez le jeune spectateur de corridas des effets traumatiques, une accoutumance à la violence et une fragilisation du sens moral » (pas-de-corridas-pour-les-enfants.over-blog.fr). De son côté, Hubert Montagner, ex directeur de recherche à l’INSERM, souhaite voir « interdire l’accès aux corridas aux moins de 16 ans » estimant que « les blessures portées au taureau avec les banderilles puis l’épée, le sang qui coule, les conduites désespérées du taureau pour échapper aux souffrances menant à la mort de l’animal perturbent de très nombreux enfants » (lequotidiendumedecin.fr, 11 janvier 2012). En Espagne, une étude consistant à faire visionner des corridas à 240 filles et garçons de huit à douze ans a démontré que la vue d’un tel spectacle a tendance à « augmenter significativement le niveau d’agressivité et d’anxiété » de ceux qui regardent (José Luis Graña, Université de Madrid, Département de psychologie clinique, 2004). En Catalogne, le Parlement a interdit l’accès des arènes aux moins de 14 ans en 2003 et la corrida y est abolie depuis le mois de janvier. Au Pérou, un projet de loi visant à interdire l’accès aux corridas aux moins de 18 ans a été approuvé à l’unanimité le 12 janvier dernier par la commission de la Culture et du Patrimoine. De plus en plus de voix s’élèvent contre les sévices infligés pendant quinze minutes à un millier de taureaux chaque année dans une arène pour le divertissement d’un petit nombre. Et les sondages sont unanimes : une large majorité de citoyens réprouve la corrida avec pique, banderilles et mise à mort. Que ce soit dans les régions du Nord ou du Sud, 66 % des Français en demandent l’interdiction.
Vous engagerez-vous à :
- Limiter l’accès des arènes aux spectateurs âgés de moins de seize ans ?
- Faire inscrire à l’ordre du jour du Parlement un texte analogue à la proposition de loi n° 2735 pour que s’instaure enfin un véritable débat démocratique sur la tauromachie au sein des deux assemblées ?
L’élevage des animaux de ferme et la pêche
Les animaux de ferme
En France, l’immense majorité des élevages produisent de manière intensive en bâtiments clos : 82 % des 700 millions de poulets de chair sont élevés sans accès à l’extérieur ; 78 % des 45 millions de poules pondeuses sont élevées en batterie de cages ; 99 % des 40 millions de lapins issus des élevages professionnels sont élevés en batterie de cages ; 90 % des 25 millions de cochons sont élevés en bâtiments sur des caillebotis. Sur chaque site de production, les animaux se comptent par milliers ou par dizaines de milliers. Comment espérer porter attention et soins à autant de bêtes entassées ? Les pratiques standardisées leur portent un lourd préjudice : liberté de mouvement entravée (cages, stalles, fortes densités), privation de comportements naturels, séparation mère-petit, mutilations sans anesthésie (castration à vif, coupe des becs, des queues, meulage des dents, écornages...), suralimentation (gavage).
Les poissons
En se développant de façon intensive, la pêche et l’aquaculture déciment les habitants des océans. La plupart des méthodes de capture leur imposent une lente agonie. L’aquaculture accroît la pression sur la faune aquatique sauvage puisqu’il faut entre 2, 5 et 5 kg de poisson pour produire 1 kg de poisson carnivore en élevage. Ces conditions de vie et de mort sont la conséquence directe d’une hyper consommation de produits d’origine animale.
Vous engagerez-vous à :
- Sortir les élevages du modèle intensif en mettant fin aux aides publiques dont ils bénéficient et en gelant les nouvelles installations qui ne permettent pas un accès extérieur aux animaux ?
- Limiter la pêche industrielle et l’aquaculture et favoriser la reconversion des travailleurs concernés ?
- Prendre des mesures pour faire baisser la consommation de produits d’origine animale ?

Transport et abattage des animaux de ferme
Transport
Le règlement européen (CE) n° 1/2005 autorise le transport d’animaux vivants sur plusieurs jours consécutifs. Chaque année, des millions d’animaux sont donc transportés à travers l’Europe sur de très longues distances entre leur lieu d’élevage et celui de l’abattage, dans des conditions souvent inacceptables. Ce texte est controversé car inadapté et son application est insuffisamment contrôlée comme l’ont récemment reconnu les services de la Commission européenne (rapport EFSA 2011-1966, rapport de la Commission au Parlement européen et au Conseil, 10 novembre 2011). Plus d’un million d’Européens ont signé une pétition pour limiter à huit heures la durée totale du transport des bêtes d’abattoirs. Une déclaration écrite (n° 0049/211) a été déposée en ce sens au Parlement européen, le 30 novembre 2011.
Vous engagerez-vous à soutenir, dans le cadre de la réglementation européenne, un texte limitant à huit heures la durée totale du transport des animaux destinés à l’abattoir, avec un renforcement des contrôles et des sanctions en cas d’infraction ?
Conditions d’abattage
Depuis 1964, l’étourdissement préalable des animaux est obligatoire en France afin d’éviter la souffrance lors de l’abattage. Une dérogation permet toutefois d’abattre les animaux en pleine conscience, sans insensibilisation, dans le cadre strict de l’abattage rituel. Or, sous le couvert de cette dérogation, de nombreux abattoirs français ont généralisé cette pratique en dehors de tout cadre religieux, ce qui constitue un détournement de l’esprit des textes sur la protection animale. En outre, la réglementation actuelle autorise la commercialisation, sans mention particulière, de la viande provenant de ce mode d’abattage. Ainsi, le citoyen non informé peut consommer, à son insu et contrairement à ses convictions, de la viande d’animaux égorgés sans étourdissement. Les règles relatives à la protection animale en établissements d’abattage sont régulièrement contournées ou méconnues car les agents chargés de faire respecter ces réglementations sont de moins en moins nombreux.
Vous engagerez-vous à :
- Prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à la dérive de l’abattage sans étourdissement ?
- Soutenir, dans le cadre des prochaines discussions européennes, la mise en place d’un système d’étiquetage des viandes informant le consommateur sur le mode d’abattage des animaux, avec ou sans étourdissement ?
- Renforcer le personnel d’inspection en abattoirs afin de garantir une application effective des règles visant à réduire les souffrances animales lors de l’abattage ?
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ASPAS : Association pour la Protection des Animaux Sauvages

BP 505  - 26401 Crest Cedex

www.aspas-nature.org

 

Une association libre pour des animaux libres

 

L’Association pour la Protection des Animaux Sauvages est une organisation non gouvernementale (ONG) 100 % indépendante qui a fait le choix de ne percevoir aucune subvention publique pour préserver son autonomie et sa liberté d’action. C’est uniquement grâce au soutien d’adhérents et de donateurs qu’elle agit au profit de la nature. L’ASPAS œuvre pour la protection de la faune sauvage, pour la préservation du patrimoine naturel et pour la défense des droits des usagers de la nature. Elle mène des campagnes d’information pour mobiliser l’opinion publique et interpeller les élus. Elle réalise des expositions, des diaporamas et édite des guides et brochures pour sensibiliser le grand public à la nécessité de protéger les milieux et les espèces. Elle demande l’arrêt de la chasse le dimanche, réhabilite les animaux dits « nuisibles », protège les oiseaux migrateurs vis-à-vis de la chasse, etc.
Exemples de campagnes de l’ASPAS : La connaissance et la protection des loups, la réhabilitation des animaux « nuisibles », la préservation des oiseaux migrateurs, la protection des amphibiens, la promotion du jardinage biologique, l’interdiction des poisons dans la nature. Avec plus de 2 000 procédures engagées devant les tribunaux depuis 30 ans, l’ASPAS œuvre efficacement pour le respect et l’évolution du droit de l’environnement. Grâce à une forte expérience et un savoir-faire juridique l’action de l’ASPAS porte ses fruits : en 2008 l’association est reconnue d’utilité publique. Si le loup est aujourd’hui protégé en France, si l’on peut interdire aux chasseurs d’entrer dans sa propriété, si les coccinelles sont utilisées par les jardiniers, c’est en grande partie grâce à l’ASPAS.

Des objectifs concrets pour la nature :

Protéger la faune, préserver le patrimoine naturel et défendre les droits des non chasseurs

Réhabiliter les espèces dites « nuisibles »

Chaque année, en France, des millions d’animaux sauvages sont tués, tirés, piégés, empoisonnés … Considérés comme « nuisibles », ils sont inscrits sur une liste noire autorisant leur destruction systématique. C’est ainsi que renards, fouines, corneilles, pies, martres, belettes… sont persécutés toute l’année en toute légalité ! La notion administrative de « nuisibles », qui ne signifie rien pour les biologistes, autorise une régulation drastique de ces animaux, toute l’année et sans qu’aucun quota ne soit précisé. Si les dégâts faits aux cultures et aux récoltes peuvent être invoqués dans certains cas, les chasseurs sont dans leur grande majorité à l’origine de ce classement dans chaque département. Ces animaux sont officiellement accusés de commettre des dégâts sur les activités agricoles, d’élevage ou sur la faune et la flore sauvages. Mais en réalité on reproche aux « nuisibles » d’exercer une prédation sur le gibier d’élevage destiné aux chasseurs, animaux inadaptés à la vie sauvage (faisans, perdrix, lapereaux…).
Le classement « nuisibles » de certaines espèces animales a de graves conséquences sur les populations de ces espèces, mais aussi sur leur milieu. D’innombrables données scientifiques ont clairement établi l’utilité des prédateurs naturels quant à leur environnement car ils sont des éléments essentiels à l’équilibre d’un milieu, en régulant notamment les populations de divers rongeurs. Parmi la longue liste des animaux soi-disant « nuisibles », on retrouve 12 espèces de mammifères dont la belette, le lapin de garenne, la martre, le putois, le sanglier et le renard, auxquels il faut ajouter 6 espèces d’oiseaux : corbeau freux, corneille noire, étourneau sansonnet, geai des chênes, pie bavarde et pigeon ramier. Comme tant d’autres animaux en France, le blaireau est massacré par les chasseurs. Avec violence, avec acharnement, contre toute logique scientifique, mais avec l’appui des autorités. Bien qu’ils soient officiellement interdits, les collets font toujours l’objet de dérogations. Les horreurs du déterrage, avec des chiens et des pinces métalliques géantes, n’existent plus qu’en France dans l’Europe d’aujourd’hui. L’arrêté du 30 décembre 1988 fixe la liste des animaux « susceptibles d’être classés nuisibles » sur avis du Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage, consortium composé par souci démocratique (!) d’une majorité de chasseurs. C’est en fonction de cette liste nationale que chaque Préfet choisit, chaque année, les espèces qu’il livrera à la merci des gourdins et fusils de son département.

Faire respecter les lois de protection de la nature

Favoriser la connaissance et la protection du loup

Le loup est une espèce menacée en Europe (moins de 10 000 individus). Aussi, Canis lupus est-il strictement protégé par la Directive Habitat et la Convention de Berne. Signataire de ces protocoles européens, la France s’est donc engagée à assurer sa protection intégrale. Mais sur le terrain, le braconnage et les tirs officiels accordés à titre dérogatoire par l’État (tirs de 6 loups autorisés en 2006) mettent les populations en péril. Certains éleveurs n’hésitent pas à accabler le loup de tous les torts pour demander son élimination. S’il lui arrive de prélever quelques moutons sur les troupeaux, il est inacceptable de lui mettre sur le dos l’entière responsabilité des problème de la filière ovine (baisse des prix de la viande, concurrence étrangère, maladies…), d’autant que seuls 0,05 % des pertes de bêtes lui sont attribuées et que des mesures de protection efficaces et subventionnées par l’État sont proposées aux éleveurs. Le retour du loup implique en effet une modification des pratiques pastorales actuelles. Les troupeaux doivent désormais être rassemblés la nuit, constamment gardés par un berger et protégés par un ou plusieurs chiens patous. Si certains éleveurs acceptent d’adapter leurs méthodes de travail pour mieux cohabiter avec le loup, d’autres s’y opposent, soutenus par de très puissants syndicats agricoles qui voient là un moyen de fédérer une profession en proie à des difficultés d’un autre ordre, et par des politiques qui y trouvent leurs intérêts. Le loup n’est autre que le bouc émissaire idéal pour détourner l’attention des véritables problèmes d’une filière ovine en crise.

Obtenir l’abolition de la chasse aux oiseaux migrateurs

Interdire la chasse le dimanche pour que chacun puisse se promener en sécurité

Chasser tue aussi des êtres humains. Pour en finir avec l’hécatombe des accidents de chasse et garantir la sécurité à tous les usagers de la nature, l’ASPAS, avec un collectif de 100 associations, demande l’arrêt de la chasse le dimanche. Il n’est plus acceptable, dans notre démocratie, qu’un loisir dangereux pratiqué par moins de 2 % de la population, prive des millions de citoyens de vivre dans la nature dans des conditions élémentaires de sécurité. Le danger maximum étant le dimanche et la chasse étant autorisée tous les autres jours, il est urgent d’instaurer une trêve de la chasse le dimanche.
Entre 1997 et 2007, l’Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage a recensé 2127 accidents et 319 morts. En 2000, l’interdiction de la chasse le mercredi avait été une piètre réponse à la demande de l’arrêt de la chasse le dimanche. Plus de 34 % des accidents se produisent le dimanche. Beaucoup de battues se déroulent ce jour là, alors que ce mode de chasse se révèle être le plus accidentogène. D’autre part, c’est le jour traditionnellement réservé à de nombreux loisirs de plein air, individuels ou familiaux (marche à pied, randonnée, VTT…).


ASPAS - Association pour la Protection des Animaux Sauvages, BP 505 – 26401, Crest cedex, France - Tél : 04 75 25 10 00 - Fax : 04 75 76 77 58
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One Voice Département Administratif et Missions, 12 Rue Gustave Eiffel, 44810 Héric.
E-mail : info@one-voice.fr

L’identité de One Voice
La terre est un « Tout Vivant », unanime. L’appartenance à un même monde, une communauté d’existence relie les espèces, les habitats, les individus, les populations humaines et non humaines et leurs cultures. Nous ne pouvons attendre d’avenir évolutif ni pour l’homme ni pour la planète en dehors de l’association pacifique des humains entre eux et avec les autres êtres vivants. Le combat pour changer le regard que portent les humains sur les animaux est la clef de la paix planétaire. Il participe à réconcilier l’être humain avec la nature. Une nature vécue alors comme une totalité à laquelle il appartient pleinement. Cette réconciliation prend aujourd’hui un caractère vital.
One Voice fonde son combat sur une éthique vivante, animale et planétaire. Elle soutient l’unité des combats, chère à Théodore Monod, son parrain. Le principe de non-violence appliquée à l’ensemble du vivant est inscrit dans le socle éthique de One Voice.
La valeur indépendante de chaque être. Chaque vie possède une valeur intrinsèque indépendante de l’utilité qu’elle peut représenter pour les intérêts et les jugements des humains. Chaque vie est porteuse d’une volonté de poursuivre sa propre existence.
Le respect égalitaire. Pour Gary Francione, avocat et professeur de droit, les animaux ne le disent pas, mais ils veulent vivre. Ils sont conscients de leur propre existence. Celle-ci doit être protégée dans tous les cas. Selon lui, les animaux sont très sensibles à ce qui leur arrive, ils sont conscients de leur individualité et, en vertu de cette sensibilité, ils ont un certain « intérêt » à continuer à vivre. Nous nous devons de leur garantir le droit d’être traités comme une fin et non comme un moyen. Les animaux n’existent pas pour servir les humains. Au même titre que les êtres humains ils possèdent une valeur intrinsèque. C’est le principe du respect égalitaire.
Les droits des animaux – vivre, être libre dans un environnement protégé, ne pas subir de tortures
L’anthropocentrisme fait de nous l’instrument de l’injustice envers les animaux. One Voice conteste l’appropriation de l’animal par l’humain qui utilise son corps (chair, organes, os, poils ou plumes, ivoire, excréments, graisse, musc, ambre) son énergie (physique, morale, mentale et affective) au mépris de sa finalité intrinsèque et des souffrances que cette appropriation leur fait subir. One Voice combat les situations d’injustice, d’oppression et d’exclusion  à travers lesquelles les humains persécutent les animaux.
POUR EN FINIR AVEC LA CHASSE À COURRE
Loisir cruel, éthique bafouée, chiens et chevaux maltraités, telle est la triste réalité de la chasse à courre. La France demeure l’un de ses derniers bastions malgré une forte opposition de la population. One Voice soutient la proposition de loi du 15 mai 2013 pour son interdiction. Il ne faut pas se fier au décorum. Sous ses tenues d’apparat, son rituel respectueux d’une tradition ancestrale et emmené au son du cor, la chasse à courre est une activité dont la cruauté et la dangerosité n’est plus à démontrer. « Cruel » est le qualificatif qui définit le mieux cette pratique. Cruauté dans la poursuite jusqu’à l’épuisement de l’animal. Cruauté aussi dans sa mise à mort où, souvent, l’animal est dévoré vivant par la meute avant d’être tué. Cruauté encore dans la persécution des plus fragiles : faons ou laies gestantes ne sont, en effet, pas épargnés. Les chiens et les chevaux, instruments de cette traque sans merci, ne sont pas mieux lotis. Considérés comme de simples outils, ils finissent eux aussi épuisés par ces courses effrénées au cours desquelles aucune pause n’est consentie. Les blessures sont courantes et les plus « usés » seront écartés sans ménagement ou, pour les chevaux, finiront à l’abattoir. Cette réalité est aujourd’hui connue et décriée par le grand public. Dans un sondage Ipsos, réalisé à la demande de One Voice, 85 % des Français estiment que cette activité est cruelle. Ils sont d’ailleurs près de 80 % à se dire opposés à la chasse à courre et 75 % à souhaiter son interdiction en France. Outre la cruauté, les Français estiment que c’est une pratique d’un autre temps (76 %) et qu’elle est dangereuse (72 %). En effet, non seulement, la chasse à courre fait courir des dangers aux automobilistes qui ne peuvent éviter un animal affolé qui traverse la route, mais elle nuit également à l’écosystème en poussant les animaux à quitter les bois et forêts pour « s’installer » à proximité des habitations.

DES EXPÉRIENCES ABERRANTES SUR LES CHIENS ET LES CHATS CONDUITES EN FRANCE.
Destinés principalement à la recherche médicale, les chiens et les chats utilisés dans les études sur lesquelles nous avons enquêté étaient censés aider à comprendre des pathologies humaines… Après des années d’expérimentation, aucune n’a débouché sur un traitement ! En réalité, elles n’ont servi qu’à exacerber la curiosité des chercheurs, qui n’ont rien trouvé si ce n’est qu’ils devaient chercher encore. Mais ces expériences leur ont au moins permis de décrocher des budgets pour leur laboratoire. Et ce que beaucoup ignorent, c’est que le coût exorbitant de ces recherches est financé par les contribuables à travers des bourses de recherche…
Dans le rapport d’enquête nous décrivons des expériences réalisées ces deux dernières années par des laboratoires français [15]. Des chiens et des chats y ont vécu l’enfer. Leurs conditions de détention à elles seules étaient synonymes de mauvais traitements. Quant aux manipulations qu’on leur a fait endurer, elles constituaient de véritables tortures. Des chercheurs français ont provoqué des infarctus chez des chiens conscients, en ont rendu obèses, leur ont injecté des substances toxiques, ont installé des implants cardiaques contaminés par une bactérie et ont élevé des chiots gravement malades. Ils ont lésé le cerveau des chats puis testé leur équilibre jusqu’à les faire tomber, ou leur ont implanté des électrodes directement dans le cerveau pour étudier leur sommeil. Des expériences d’autant plus terribles qu’elles sont scientifiquement aberrantes ! L’aspect le plus scandaleux de ces études tient à leur fiabilité scientifique. Le modèle animal a depuis déjà plusieurs années démontré ses limites. Expérimenter sur un chien ou un chat (ou sur un autre animal) ne donne pas des résultats applicables directement à l’être humain. Pour cette seule raison, One Voice encourage l’utilisation et le développement des méthodes. Mais dans le cas précis des études auxquelles nous nous sommes intéressés, l’incohérence du lobby de l’expérimentation animale est flagrante ! Son argumentation consiste à mettre en avant l’aspect vital de ces expériences pour les humains – ce qui n’est pas le cas. De plus, les fonds publics ainsi gaspillés pourraient être utilisés au bénéfice réel de l’humain. D’ailleurs, des expériences équivalentes à celles décrites sont déjà menées ailleurs sans qu’aucun être vivant ne soit sacrifié…
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WWF Secrétariat
WWF International, Gland, Avenue du Mont-Blanc, 1196 Gland, Switzerland

Le siège de notre Fondation se situe à Paris à l’adresse ci-dessous :
1 Carrefour de Longchamp, 75016 PARIS.
Accueil général WWF : 01 55 25 84 84
« 1 espèce sur 1000 disparaît chaque année »


La biodiversité, c’est-à-dire la diversité des gènes, des espèces et des écosystèmes connaît une érosion sans précédent. Ainsi, les espèces disparaissent à un rythme mille fois supérieur au taux d’extinction naturel et cette crise d’extinction sans précédent est due à l’activité directe ou indirecte des hommes.
L’indice planète vivante qui estime les effectifs de certaines populations d’animaux dans les forêts, dans les océans et côtes et dans les eaux douces, s’est réduit de 30 % depuis les années 1970. Destruction et fragmentation des habitats, surexploitation par la récolte, la chasse, la pêche et le commerce, introduction d’espèces exotiques envahissantes, changements climatiques, pollution et gaspillage sont leurs principales causes de disparition. À travers ses programmes de conservation des habitats dans les 235 écorégions du monde, le WWF nourrit l’ambition de conserver plus de 85 % de la diversité biologique sur terre.
AFIN QUE CES MAILLONS ESSENTIELS DE LA CHAÎNE DE LA VIE TRAVERSENT LE PROCHAIN SIÈCLE, LE WWF DÉVELOPPE PLUSIEURS PROGRAMMES :
Autrefois abondant le long des côtes, ainsi que dans la majorité des grands fleuves européens, l’Esturgeon a disparu progressivement à partir de la fin du XIX ° siècle. Sur le banc des accusés : une dégradation progressive et généralisée de la qualité de ses habitats estuariens et fluviaux, l’aménagement de nombreux barrages constituant autant d’obstacles à sa migration vers les zones de reproduction dans les fleuves et une exploitation intensive de cette espèce pour la production de caviar. Aujourd’hui, seule une population demeure, en France, dans l’ensemble fluvial et estuarien Gironde – Garonne – Dordogne, avec une présence dans les eaux côtières depuis le golfe de Gascogne jusqu’en mer du Nord, et quelques signalements en mer Baltique. En dépit de sa protection réglementaire depuis 1982 en France et d’autres mesures chez nos voisins européens, en application de différentes directives et conventions internationales au cours des décennies suivantes, les menaces pesant sur l’esturgeon restent constantes : pêches accidentelles en mer, perturbation et contamination des zones d’alimentation des jeunes esturgeons dans l’estuaire de la Gironde, projet de terminal méthanier à l’embouchure de ce même estuaire. Ne se reproduisant plus dans la nature, ce poisson emblématique voit ainsi ses effectifs décliner : il est aujourd’hui sur le point de disparaître…
Le commerce international légal de la faune et de la flore sauvages représente environ 15 milliards d’euros de chiffre d’affaire annuel. La surexploitation des espèces sauvages à des fins commerciales a provoqué une telle inquiétude qu’un traité international a été élaboré afin d’empêcher que ces espèces ne fassent l’objet d’une exploitation non durable du fait du commerce international. La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. TRAFFIC, un programme commun du WWF et de l’UICN (Union Mondiale pour la Nature) veille à ce que le commerce des espèces sauvages ne menace pas la conservation de la nature. Créé en 1976, TRAFFIC est un réseau disposant de 22 bureaux répartis en 8 programmes régionaux à travers le monde. Ils lui permettent de contribuer efficacement à la collaboration internationale en matière de lutte contre la fraude.
Longtemps chassés, les grands carnivores avaient quasiment disparu de France. Revenus naturellement sur notre sol depuis les Abruzzes, une centaine de loups vivent actuellement dans les Alpes, où ils se reproduisent. Le lynx a été réintroduit dans les Vosges dans les années 1980 et il est également présent dans les massifs du Jura et des Alpes qu’il a recolonisés progressivement à partir de la Suisse. Mammifère le plus rare de France, l’ours, quant à lui, n’a jamais disparu de nos montagnes. On estime à une vingtaine le nombre de ces animaux emblématiques vivant dans les Pyrénées. Malgré leur statut d’espèces protégées et le fait que leur rôle écologique au sommet de la chaîne alimentaire soit désormais reconnu, les grands carnivores font encore l’objet de préjugés et d’oppositions de la part de certaines populations humaines qui les côtoient. Depuis 2006, suite à la mort de Cannelle, dernière ourse de souche Pyrénéenne abattue par un chasseur, le WWF France engage des contentieux judiciaires pour faire en sorte que le braconnage des ours, ainsi que la perturbation intentionnelle de leur milieu soient sanctionnés. Protéger les habitats : les grands carnivores sont des témoins de l’état de conservation du milieu dans lequel ils vivent. Protéger les grands carnivores, c’est protéger leur habitat et les autres espèces qui y vivent. Mettre en place des méthodes de protection des troupeaux, telles que les chiens de protection. Développer l’aide aux bergers et l’écovolontariat pour garder les troupeaux. Informer les éleveurs, les élus et les autres acteurs locaux sur le rôle écologique des grands carnivores et la protection contre la prédation pour favoriser la cohabitation entre population humaine et animale.

L’orang-outang vit dans les forêts en déclin des îles de Sumatra et Bornéo. Malheureusement, l’unique grand singe d’Asie partage avec les hommes les forêts de plaine : des zones tropicales en train de disparaître du fait de l’exploitation forestière et agricole intensive. Les plantations de palmiers à huile sont les principales causes de déforestation en Indonésie. La Perte de l’habitat est la principale menace pour le plus grand mammifère strictement arboricole qu’est l’Orang-outang. La chasse, le commerce illégal et les plantations de palmiers à huile qui vont de pair avec la déforestation rendent les orangs-outangs plus vulnérables. Une espèce vit à Bornéo et une autre à Sumatra. La première est menacée tandis que la deuxième est en danger critique de disparition. Environ 1000 Orangs-outangs des deux espèces périssent chaque année.
Les tigres disparaissent de leurs territoires à une vitesse toujours plus importante. En 2010, Année du Tigre, les scientifiques estiment qu’il ne resterait plus que 3200 individus dans la nature.

10, place Léon Blum
75011 PARIS
E-mail : contact@oaba.fr
Web : www.oaba.fr
Association reconnue d’utilité publique depuis 1965

ABATTAGE RITUEL ET SOUFFRANCES ANIMALES
Certains défenseurs de l’abattage rituel soutiennent que l’étourdissement ferait souffrir les animaux. Dès lors, l’absence d’étourdissement serait un moyen d’éviter ces souffrances… Voilà ce que nous entendons dans les réunions tenues au ministère de l’Agriculture ou à l’AFNOR (Agence française de normalisation) lors des discussions sur la norme halal ! Les représentants des communautés musulmanes et israélites veulent bien étudier la question de l’étourdissement à condition qu’on leur démontre que leur technique d’abattage est plus douloureuse pour les animaux. C’est le monde à l’envers. Rappelons en effet que le principe qui prévaut en France depuis 1964 et en Europe depuis 1974 est l’étourdissement de tous les animaux lors de leur abattage et ce dans un souci de protection animale. L’étourdissement permet en effet d’insensibiliser l’animal et de réduire ainsi les souffrances liées à la saignée. Une dérogation existe pour les cultes israélite et musulman, en ce qu’elle autorise l’absence d’étourdissement. Dès lors, il nous semble que, pour bénéficier de cette dérogation, les représentants des cultes devraient prouver que leur technique d’abattage est moins douloureuse ! Or, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a publié un avis en début d’année 2013 qui précise clairement que l’abattage sans étourdissement est source de douleurs chez le bétail (l’avis ne concerne que les veaux et bovins). Les experts rappellent ainsi que « le standard pour limiter la douleur au moment de l’abattage est le recours à l’étourdissement avant jugulation (saignée). Lors de l’abattage rituel dérogatoire, les principes en matière de protection animale doivent conduire à rechercher les moyens adéquats pour laisser l’animal en situation douloureuse le moins longtemps possible. C’est la raison pour laquelle les experts, dans ce cadre, recommandent de pratiquer un étourdissement des veaux juste après la jugulation ». Prenant acte des études scientifiques démontrant que l’absence d’étourdissement entraîne des douleurs inacceptables chez les animaux lors de leur abattage et invoquant la volonté manifestée chez certains responsables religieux de faire évoluer leurs rites d’abattage, la sénatrice de l’Ain, Sylvie Goy-Chavent a déposé une proposition de loi, le 12 novembre 2012, « visant à rendre obligatoire l’étourdissement des animaux avant tout abattage » et a publié un appel au Président de la République dans le journal Le Parisien avec le concours des associations de protection animale. Cette proposition de loi sera-t-elle enfin inscrite à l’ordre du jour et débattue au sein du Parlement ? Rappelons que nos concitoyens ont été privés de tout débat démocratique sur la problématique de l’abattage rituel puisque les parlementaires qui avaient déposé des propositions de loi similaires en 2010 et 2012 avaient été sommés par le Gouvernement de retirer leur texte !



Fondation Brigitte Bardot, 28 rue Vineuse, 75116 Paris – France
tél : 33 (0)1 45 05 14 60 – fax : 33 (0)1 45 05 14 80

La Fondation Brigitte Bardot soutient, crée, finance des programmes pour la sauvegarde, les soins, la réintroduction d’espèces en milieu naturel des animaux sauvages ou domestiques dans plus de 50 pays en collaboration avec de nombreuses associations et structures locales. La Fondation Brigitte Bardot a une éthique œcuménique et redistribue une partie de ses fonds à des associations ou organismes qui ont fait leur preuve sur des actions spécifiques. Elle n’a pas pour mission de faire de la concurrence à des entités déjà existantes mais de leur apporter son soutien. Elle fait partie de plusieurs coalitions internationales afin de renforcer son action.
Elle intervient aussi au sein du GAWC (Global Anti-Whaling Campaign) (www.whalewatch.org) qui lutte contre la chasse à la baleine. La Fondation participe aux réunions préparatoires à la Commission Baleinière Internationale et a participé à 3 réunions annuelles de la CBI (2002 au Japon, 2003 en Allemagne et 2004 en Italie). Elle est conviée aux réunions de travail interministérielles et participe à la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) depuis la onzième session de la Conférence des Parties (Kenya, 2000). À la demande de la WSPA (World Society for the Protection of Animals) (www.wspa-international.org), la Fondation Brigitte Bardot a rejoint cette coalition de plus de 900 associations internationales, réparties dans 150 pays, afin de créer un réseau international de défense des animaux. Elle a aussi décidé de rejoindre la Fur Free Alliance (www.infurmation.com), pour dénoncer et informer sur les atrocités de la fourrure.
Les animaux sauvages font l’objet de toutes les convoitises de la part des humains : chassés, piégés ou braconnés pour certains ; enfermés, exhibés ou détenus illégalement pour d’autres. La Fondation Brigitte Bardot dénonce toutes les pratiques cruelles qui existent encore et qui font souffrir des milliers d’animaux. C’est pourquoi, nous condamnons la chasse à courre, la vénerie sous terre, les chasses traditionnelles et la destruction des animaux dits « nuisibles » par piégeage, déterrage ou par toxiques.
Déterrage et vénerie sous terre : ce mode de chasse et de destruction est particulièrement cruel. L’animal est acculé au fond d’un terrier par des chiens. Les chasseurs creusent une tranchée jusqu’à l’animal puis le sortent avec une pince métallique avant de le tuer.
Espèces dites nuisibles : en ce qui concerne les espèces nuisibles, nous demandons purement et simplement le déclassement de toutes les espèces dites « nuisibles » car nous savons très bien qu’aucune espèce n’est nuisible mais que chacune joue un rôle important dans la chaîne alimentaire et dans l’équilibre des écosystèmes.
Chasses traditionnelles : ces pratiques ne sont pas sélectives et de nombreux autres oiseaux d’espèces protégées peuvent également être capturés. Les gluaux sont cruels pour les oiseaux qui se retrouvent collés par les pattes ou les plumes. Pour la tenderie aux vanneaux, les appelants sont attachés par la queue à une ficelle reliée au chasseur et leur calvaire peut durer des heures…
Sécurité du public et accidents : face au nombre inquiétant d’accidents de chasse, notamment les week-ends, la Fondation demande un arrêt de la chasse le dimanche afin que chacun puisse profiter des promenades en forêts souvent monopolisées par les chasseurs.
Abattage Rituel : il y a tout juste 50 ans, en 1962, Brigitte Bardot a mené un combat avec l’OABA en faveur de l’étourdissement des bêtes avant leur abattage. Ce combat a abouti à l’obligation, nationale puis européenne, d’insensibiliser les animaux au moment de leur mise à mort. Ce qui représente le minimum car nous avons le devoir moral de limiter la souffrance des bêtes tuées pour la consommation humaine.
Les scientifiques condamnent unanimement la cruauté de l’abattage rituel. Pour la Fédération des Vétérinaires d’Europe : « Par respect pour l’animal en tant qu’être sensible, la pratique consistant à abattre les animaux sans étourdissement préalable est inacceptable, quelles que soient les circonstances ». Dans son rapport d’expertise scientifique sur les douleurs animales (2009), l’INRA indique que les bovins égorgés peuvent mettre jusqu’à 14 minutes avant de perdre conscience… 14 minutes d’agonie et de souffrance extrême !
Nous ne sommes plus au Moyen-âge, nous ne « stigmatisons » personne mais condamnons une pratique cruelle qui n’est justifiée par rien d’autre qu’une course au profit voulue par les responsables d’abattoir. Dans le journal Sud-ouest du 23 mai 2012, au sujet de l’abattoir d’Anglet qui souhaite s’ouvrir au halal, M. Abderrahim Wajou de l’Association des musulmans de la Côte basque déclare : « La viande halal, ce sont les entrepreneurs qui sont demandeurs, pas les musulmans. Ce marché est porteur, ils se lancent donc là-dedans. L’idée n’est pas de favoriser une communauté ». C’est très important car les autorités musulmanes acceptent le dialogue, ce ne sont pas elles qui sont opposées au changement mais uniquement le secteur économique. Dans un rapport de novembre 2011, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux précise que 51% des abattages pratiqués en France sont des abattages rituels, alors que les consommateurs musulmans et juifs ne représentent pas plus de 7% des consommateurs français.
Delphinarium
À ce jour, en France, trois établissements présentent des dauphins au public. Si les responsables vous appâtent avec des beaux discours tout préparés, il y a bien des choses qu’ils ne vous disent pas. On ne vous dit pas comment les animaux sont arrachés à leur milieu naturel, à leur groupe (les liens sociaux sont très forts entre les individus d’un même groupe). On ne vous dit pas que, si les animaux effectuent leurs acrobaties, ce n’est que parce qu’ils sont motivés par une récompense alimentaire. On ne vous dit pas que de nombreux dauphins meurent de stress, de maladie ou du fait de combats entre congénères qui sont forcés de vivre dans un groupe recomposé par l’homme. C’est pour ces raisons et bien d’autres encore que depuis des années, la Fondation dénonce les conditions dans lesquelles sont détenus les mammifères marins dans ces parcs en France comme à l’étranger.
Zoos : préservation des espèces… ou de leurs propres intérêts
Le zoo aménage les cages dans le but de satisfaire le public et non pour le bien-être des animaux. Il offre rarement à l’animal la possibilité d’accéder à un abri fermé dans lequel il pourrait s’isoler du regard des humains, se reposer ou élever ses jeunes. Les animaux subissent un stress engendrant un état dépressif et une dégradation physique importante. Une cage de zoo est donc d’une pauvreté totale qui frustre, déprime et rend fous beaucoup d’animaux. Les zoos prétendent instruire le public et préserver les espèces menacées, mais ils ne font souvent ni l’un ni l’autre. Devant l’impossibilité pour les animaux enfermés d’exprimer la variété de leur comportement la plupart des zoos ne peuvent pas prétendre être le reflet de la vie naturelle. Comment peut-t-on encore justifier de maintenir des êtres sensibles derrière des barreaux ?

Greenpeace France, 13 rue d’Enghien, 75010 Paris

BALEINES
Au cours du XX ° siècle, plus de 1, 5 millions de baleines ont été tuées. Certaines espèces, comme la baleine bleue, ont été presque complètement décimées. Aujourd’hui encore, la plupart sont menacées d’extinction. Le premier responsable de ce massacre, c’est la chasse baleinière commerciale. Depuis 1986, elle est interdite par un moratoire international. Mais trois pays continuent de chasser : la Norvège, l’Islande et le Japon. Le Japon a capturé plus de 10 000 baleines ces vingt dernières années, principalement des petits rorquals chassés dans l’océan Austral. Officiellement, c’est à des fins scientifiques. Ce ne serait donc pas une entorse au moratoire international. En réalité, il s’agit d’alimenter le marché japonais en viande de baleine. Le but est commercial, pas scientifique. Greenpeace l’a dénoncé en 2008 après une enquête de plusieurs mois. Deux militants de Greenpeace Japon, Junichi Sato et Toru Suzuki, ont révélé un trafic de viande de baleine à grande échelle. Au lieu d’enquêter sur ce trafic, les autorités japonaises ont placé les militants en garde à vue. Ils sont désormais inculpés de vol et d’atteinte aux biens d’autrui. Ils risquent dix ans de prison ! Le Japon est prêt à tout pour pouvoir continuer à chasser la baleine. Au sein de la Commission Baleinière Internationale (l’organisme qui gère au niveau mondial les ressources en baleines), il réclame l’abandon du moratoire international. Il achète même les voix de certains pays pour faire basculer la majorité au sein de la Commission.
Les autres dangers
La chasse n’est pas la seule activité humaine qui mette les baleines en péril. La pêche industrielle perturbe leur chaîne alimentaire et les piège dans ses filets. Les pollutions chimiques provoquent cancers et problèmes de reproduction. Le bruit (notamment des sonars) détruit leur système d’orientation et les condamne à mort. Les changements climatiques dus à nos activités menacent également les baleines. Ils raréfient l’ozone, nécessaire aux cétacés, et perturbent les écosystèmes marins, donc leur alimentation.
Les solutions
Pour préserver les baleines, Greenpeace demande :
  • L’arrêt complet et définitif de la chasse baleinière industrielle. Plus rien ne justifie scientifiquement ou économiquement cette pratique. Il n’y aucune raison de tuer des baleines pour mener des programmes de recherche scientifique et la consommation de baleine, notamment au Japon, est extrêmement faible.
  • Le développement d’alternative à la chasse baleinière, comme l’observation des baleines en mer. Elle génèrerait bien plus de retombées économiques que la chasse. En Islande, les revenus annuels liés à l’écotourisme baleinier sont estimés à 117 millions de dollars (contre 4 millions de dollars pour la chasse baleinière).
  • Le développement de sanctuaires baleiniers (des zones où les baleines peuvent se nourrir et se reproduire en toute tranquillité), le renforcement de ceux qui existent : dans l’océan Indien, dans l’océan Austral, mais aussi au large des côtes françaises et italiennes (le sanctuaire « Pelagos » qui n’est pour l’instant qu’une coquille vide).
  • La réforme de la Commission Baleinière Internationale pour en faire une commission chargée de protéger les cétacés.






[1] Voir par exemple Florence Burgat (dir.), L’animal dans nos sociétés, Problèmes politiques et sociaux, n ° 896, Paris, La Documentation française, janvier 2004 ; Qui sont les animaux ? (sous la direction de Jean Birnbaum), Paris, Gallimard, « Folio essais », 2010, avec notamment les contributions de Florence Burgat, Vinciane Despret, Jean-Pierre Marguénaud ; le dossier établi par Catherine Vincent, « Animaux, êtres sensibles, sujets de droits », Le Monde, 27 octobre 2012.
[2] Voir Jean-Pierre Marguénaud, Expérimentation animale entre droit et liberté, Versailles, Éditions Quæ, 2011. Voir aussi Catherine Vincent, « Peut-on se passer de l’expérimentation sur les singes ? », Le Monde, 16 février 2010 : « 100 000 singes et grands singes sont utilisés chaque année dans le monde pour la recherche. De 10 000 à 12 000, le nombre de primates destinés aux laboratoires européens chaque année sur les 12 millions d’animaux au total utilisés par la recherche biomédicale. Rongeurs et lapins représentent 77, 5 % du total. 50 000, le nombre de primates utilisés chaque année aux États-Unis qui, contrairement à l’Union européenne, n’excluent pas le recours aux grands singes. Huit centres nationaux en abritent près de 30 000, auxquels s’ajoutent des importations provenant d’Indonésie et de Chine ».
[3] Passe-temps dont ont raffolé plusieurs chefs d’État, de Giscard d’Estaing au roi d’Espagne Juan Carlos, chasseur d’éléphants…
[4] En Roumanie, Pologne, Hongrie notamment, territoires de chasse vantés sur Internet par différentes agences de tourisme cynégétique…
[5] Quelques idéologues postmodernes continuent de faire l’apologie « philosophique » de la corrida comme « art » avec ses supposées « valeurs éthiques et esthétiques » et son idéologie de la « liberté par le combat ». Qu’un sordide et grotesque barnum commercial, ponctué par une laborieuse mise à mort d’un animal épuisé et ruisselant de sang puisse être appréciée pour sa « beauté » en tant que « performance plastique » donne la mesure des « valeurs » dont se réclame aujourd’hui Francis Wolff, professeur de philosophie à l’École Normale Supérieure. Considérant le taureau comme « un animal combattant » et le torero comme « une sorte de héros populaire qui a l’audace de défier un fauve au péril de sa vie – comme ça pour la beauté du geste », cet idolâtre cynique des joutes sanglantes trouve dans la corrida « une source inépuisable d’émotions et de joies pour ceux qui en saisissent la noire beauté ». Francis Wolff, Philosophie de la corrida, Paris, Fayard, « Pluriel », 2011, p. IV-VIII. Les combats de gladiateurs contre les fauves dans les cirques romains auraient-ils aussi touché sa délicate « sensibilité » ? Faut-il rappeler à ce sophiste de « l’épopée héroïque » que la mise à mort en public a toujours réactivité les pulsions sadiques des foules, particulièrement en Espagne où le « viva la muerte » des fascistes a longtemps plané sur les arènes tauromachiques… Pour l’abolition de la corrida, voir les documents du Comité radicalement anti-corrida (CRAC) (www.anticorrida.com). Voir aussi Andrée Valadier, Le grand bluff tauromachique, Paris, Société Nationale pour la Défense des Animaux, 1993 ; Ernest Cœurderoy, Corrida. Madrid, 1853, Lyon, Atelier de création libertaire, 2003. Une des premières critiques radicales de la corrida par un militant anarchiste.
[6] Voir Christophe Traïni, La Cause animale. 1820-1980. Essai de sociologie historique, Paris, PUF, 2011.
[7] Voir Serge Moscovici, Psychologie des minorités actives, Paris, PUF, 1979.
[8] Voir notamment Droits de l’animal et pensée contemporaine. Violence et droits de l’animal, Colloques du 25 octobre 1984 et du 16 octobre 1985 organisés à l’Institut de France par la Ligue française des droits de l’animal, Paris, Ligue française des droits de l’animal, 1985 ; Georges Chapouthier, Les Droits de l’animal, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1992 ; Janine Chanteur, Du droit des bêtes à disposer d’elles-mêmes, Paris, Éditions du Seuil, 1993 ; Peter Singer, La Libération animale, Paris, Grasset, 1993 ; Critique, n ° 747-748 (« Libérer les animaux ? »), août-septembre 2009 ; Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Anthologie d’éthique animale. Apologie des bêtes, Paris, PUF, 2011 ; Catherine Vincent, « Animaux. Êtres sensibles, sujets de droit », Le Monde, 27 octobre 2012 ; Tom Regan, Les Droits des animaux, Paris, Hermann, 2013 ; Élisabeth de Fontenay, Sans offenser le genre humain. Réflexions sur la cause animale, Paris, Le Livre de Poche, « Bilbio essais, 2013 ; Boris Cyrulnik, Élisabeth de Fontenay, Peter Singer, Les animaux aussi ont des droits, entretiens réalisés par Karine Lou Matignon avec la collaboration de David Rosane, Paris, Éditions du Seuil, 2013.
[9] Catherine Halpern, « Questions d’éthique », Sciences humaines, n ° 194 (« Les animaux et nous »), juin 2008, p. 39.
[10] Jean-Pierre Digard, Les Français et leurs animaux, Paris, Fayard, 1999, chapitres X et XI, p. 215.
[11] Paul Yonnet, « Chiens et chats. Défaire la bête, c’est défaire l’homme », in Jeux, modes et masses, Paris, Gallimard, 1985, pp. 227-228.
[12] Luc Ferry, Le Nouvel ordre écologique. L’arbre, l’animal, l’homme, Paris, Le Livre de Poche, 1994, pp. 84 et 25.
[13] Jean-Luc Daub, Ces bêtes qu’on abat. Journal d’un enquêteur dans les abattoirs français (1993-2008), Préface d’Élisabeth de Fontenay, Paris, L’Harmattan, 2009.
[14] Les abattages rituels juif et musulman provoquent de plus en plus d’oppositions, aussi bien de la part des associations de défense des animaux que dans l’opinion publique, même si certains milieux politiques instrumentalisent le refus de la souffrance des animaux égorgés. Voir par exemple Catherine Vincent, « Comment réduire la souffrance animale lors de l’abattage rituel ou conventionnel », Le Monde, 29 mars 2012 ; Le Point, 10 janvier 2013 : « Vérités et mensonges. Viande : la nouvelle guerre de religion » ; Michel Turin, Halal à tous les étals, Paris, Calmann-Lévy, 2013.
[15] One Voice, Le petit livre noir de l’expérimentation animale, www.one-voice.fr